Webullition est toute la semaine du 28 au 31 mars 2023 aux Assises internationales du journalisme de Tours. À cette occasion, Audrey Lecomte et Mélisse Wyckhuyse, journalistes à Radio Campus Tours, ont animé une table ronde sur la question de la représentation des communautés queer dans les médias.
« Si personne n’est capable de parler de nous correctement, on va le faire ! » Elin Casse, journaliste à Radio Parleur, annonce la couleur. Ce mardi 29 mars, Audrey Lecomte et Mélisse Wyckhuyse, toutes deux journalistes à Radio Campus Tours, ont animé une table ronde sur la question de la représentation des communautés queer dans les médias. Le constat des journalistes présents est clair : la représentation queer se passe… dans les médias queer.
Pour les quatre intervenants à la table ronde, une chose est sûre : ce n’est pas dans les médias généralistes que les personnes queer sont représentées correctement. La couverture médiatique des questions LGBTQIA+ n’est pas du journalisme mais de la panique morale et de la polémique. « Ce n’est pas tant de l’invisibilité que du discours haineux », constate Lauriane Nicol, fondatrice de Lesbien Raisonnable. Christophe Martet, ancien journaliste pour le magazine Têtu et aujourd’hui directeur de rédaction de Komitid, parle également du regard du public sur l’homosexualité. « Dans la tête des gens, l’homosexualité est privée, alors que l’identité d’une personne n’est pas privée. »
Une spécialisation à part entière
Un autre problème soulevé par les quatre journalistes est celui de la non-prise au sérieux des questions LGBTQIA+. « Dans les rédactions, on retrouve des journalistes spécialisés en économie ou en politique, mais pas de journalistes spécialisés sur les questions queer, alors que c’est une vraie spécialisation », explique Marie Kirschen, fondatrice de la revue lesbienne Well Well Well. « L’AFP fait un traitement correct des questions trans, et comme les rédacs ont la flemme, elles reprennent leurs brèves, donc il n’y a aucune originalité » ajoute Elin Casse.
Alors, pour une bonne représentation des communautés queer dans les médias, il n’y qu’une seule solution… A l’instar des quatre intervenants du jour, il faut créer des médias spécialisés sur les questions LGBTQIA+. Marie Kirschen et Lauriane Nicol ont fait le choix de créer des médias lesbiens. La première est fondatrice de la revue Well Well Well, qui traite d’actualités culturelles froides. La deuxième, avec son média Lesbien Raisonnable, fait le choix de l’actualité culturelle chaude, le tout avec une pointe d’humour. Christophe Martet, quant à lui, a créé Komitid, un site d’information LGBT+. Enfin, Elin Casse était réalisatrice pour le média audiovisuel XY Media qui informe sur l’actualité du mouvement transféministe.