Du 19 janvier au 11 juillet 2010, le Musée des mines de Neufchef accueille l’exposition « Une image peut en cacher une autre ». Une trentaine de mineurs de fer témoignent de leurs joies et de leurs amertumes.
Neufchef, Vallée de la Fensch, ancien berceau du fer lorrain. Le Musée des mines accueille tout au long de l’année petits et grands dans ses galeries souterraines où travaillaient les gueules jaunes, surnom des mineurs de fer. Aujourd’hui, la place est donnée aux acteurs principaux, les mineurs eux-même. L’exposition « Une image peut en cacher une autre » apporte des témoignages sonores et audiovisuels de travailleurs issus des quatre coins de la Lorraine. Sous ses aires d’exposition d’art contemporain se cache une mine de souvenirs retraçant le quotidien des chercheurs de fer.
« Le but est de mettre en avant les divergences de point de vue entre les mineurs sur leur métier », explique David Merat, conservateur du Musée depuis 1999. Selon le lieu, l’époque et l’homme, l’histoire n’est pas la même. « Les anciens mineurs qui ont travaillé en Moselle parlent souvent d’une ambiance très cadrée, alors qu’en Meurthe-et-Moselle elle était plus détendue ». Une constatation faite sur la trentaine de retraités qui ont prêté leur voix au Musée des mines. La fierté d’être descendu sous terre est bien présente. « Je n’aurais jamais consacré autant de temps pour le musée si je n’avais pas la passion et l’amour de mon métier », lance Antoine Bach, président du Musée des mines de fer et lui même mineur durant 37 ans. « Les mineurs de fer, ont toujours été roulés dans la farine », déplore en revanche ce retraité en évoquant les fermetures.
Les gueules jaunes n’ont pas toutes été marquées de la même manière. Si la plupart ont vécu un accident de travail ou sont atteints de difficultés respiratoires, l’expérience humaine de la mine est différente pour chacun d’entre eux. En témoignent les extraits recueillis sur « La pluralité des mondes de la mine », un des thèmes qui compose l’exposition. Alors que certains évoquent la solidarité entre les mineurs, d’autres insistent sur la politique peu glorieuse du recrutement. « Des Arabes il n’y en avait pas parce qu’on en voulait pas », explique avec vigueur un ancien ouvrier des mines. Qu’en pense le président ? « Je ne pense pas qu’il y ait eu un rejet. Les Maghrébins sont surtout allés travailler à l’usine et dans le charbon ». Loin des livres d’Histoire, ces récits de vie permettront à chacun de se faire sa propre opinion sur les Gueules jaunes, travailleurs d’un temps passé.