La présentatrice du journal télévisé le plus regardé de France s’est rendue dans un lycée à Nancy en fin de semaine pour venir à la rencontre de ses spectateurs. Elle a évoqué sa passion pour le journalisme, ses engagements mais aussi sa vie de femme.
Mère, femme et journaliste. Comment gère-t-on vie privée et vie professionnelle ?
Honnêtement, on ne fait pas le métier de journaliste par hasard et sûrement pas pour être connu. Quand j’évoque mon métier, je ne dis jamais que je suis présentatrice mais journaliste. La célébrité est venue petit à petit avec TF1, et ça, je ne l’avais pas anticipé. Cela a posé un véritable problème personnel et il était hors de question pour moi que je l’impose à mes deux enfants. Je me bats pour qu’ils ne subissent pas ma médiatisation. Il y a un an, un magazine dont je tairai le nom m’a mise en Une avec un titre qui disait « Enceinte de quatre mois ! » alors que c’était absolument faux. J’ai reçu plus de 200 coups de fil de personnes qui me félicitaient ; mes enfants me demandaient s’ils allaient avoir un petit frère ou une petite sœur. Ce n’était pas drôle du tout. J’estime que ce qui relève de la vie privée doit rester personnel.
Vous êtes ambassadrice pour « SOS village d’enfants », vous avez lancé « La Rose » en partenariat avec l’UNICEF, pourquoi ces engagements ?
L’association SOS village d’enfants, c’est une histoire de cœur. Annie Duperey en est la marraine et j’aime beaucoup cette femme ; je la trouve généreuse, drôle. Elle a perdu ses parents lorsqu’elle était jeune et a été séparée de ses sœurs, un véritable drame. Cette association permet de construit des villages où des « mères SOS » élèvent des fratries d’enfants et d’adolescents sur la durée. On les soigne, on les éduque. J’ai donc été au Sri Lanka après le Tsunami, pour venir en aide, mais aussi au Liban, au Burkina Faso. Il faut donner à ces enfants la chance d’être l’avenir du pays. Pour moi, le droit des enfants est vraiment très important et je ne supporte pas la maltraitance. Cela me fera bondir jusqu’à la fin de mes jours. Je suis la porte-parole de SOS village d’enfants et je me tourne vers les médias pour expliquer en quoi elle est importante et à quoi ont servi les dons car il y a eu beaucoup de problèmes avec les associations humanitaires ces dernières années. Celle-ci est irréprochable et je tiens à dire que l’argent va aux enfants.
Est ce que vous avez des mentors ? Si oui, lesquels et pourquoi ?
Sans être prétentieuse, je n’ai pas vraiment de modèle. Je me suis construit mon parcours avec mes propres valeurs. J’ai pris un peu de chaque journaliste, essentiellement des femmes – car je suis féministe – telles que Christine Ockrent et Anne Sinclair, qui est d’ailleurs une immense intervieweuse. Je ne suis pas anti-hommes ; je pense qu’on ne peut pas réussir les uns sans les autres. J’espère quand même avoir ma propre personnalité.
Quelle est votre vision des nouveaux médias, comme ceux qui se développent sur le web ?
Je suis une fan, une accro d’Internet ! J’y suis environ 10h par jour et j’ai même un compte sur Twitter pour annoncer les sujets qui se trouveront dans le journal télévisé du soir. Je crois à la force du Web même si je pense qu’il faut savoir faire la part des choses. Par exemple, pour le tremblement de terre qui a eu lieu en Haïti, Internet restait le seul moyen de savoir ce qu’il se passait sur place. Les gens filmaient et envoyaient leurs vidéos sur Facebook. Ces réseaux sont devenus aujourd’hui indispensables. Quand nous avons reçu les informations, nous les avons vérifiées pendant des heures. J’ai donné cette consigne, quitte à perdre 24h si c’était nécessaire.
Vous avez essuyé de nombreuses critiques à votre arrivée au 20h. Comment gère-t-on ces moments là ?
Il y a eu des critiques violentes car j’ai remplacé PPDA qui était à ce poste depuis plus de vingt ans. En même temps, je m’y attendais et ça fait un peu partie du jeu quand on présente le journal télévisé de 20h. Mais j’ai un équilibre interne personnel qui m’a permis de relativiser, même si cela reste une exposition lourde et permanente. Mes patrons me soutiennent et je suis très bien payée.