Depuis le 14 juillet, Metz a son café littéraire. Entre les vieux objets et les meubles vintages, on peut se dénicher une place pour boire un verre, lire un livre ou bien participer à des rencontres avec des auteurs locaux.
Des bibliothèques bien fournies tapissent les murs. De la musique classique fait office de fond sonore. On reconnait les premières notes de la Sonate au clair de lune de Beethoven. Dans la salle, les meubles anciens se mélangent. On peut opter pour la table d’écolier ou bien un canapé vintage aux tons jaunes. Sur des étagères, une dizaine de vieilles machines à écrire s’exposent. Le bar, lui, est décoré de unes de journaux soigneusement collées. Du Wall Street Journal à Ouest-France en passant par L’Observateur Sénégalais, tout y est pour faire le tour du monde. Nous sommes au M-Tiss, le premier café littéraire de Metz.
“Ici, les gens viennent chercher de l’authenticité, un endroit cosy et simple”, assure Jean Dib Ndour, gérant du café. Lui-même auteur, le Sénégalais de 42 ans a mûri ce projet depuis quelques années. Après avoir passé trois ans à Londres, où les cafés littéraires pullulent, il a voulu exporter le concept dans sa ville de cœur.
Bières du monde
Au-delà du décor atypique, l’établissement sait se démarquer grâce à sa carte. “Je propose une sélection de bières du monde, comme La Tarée, une bière Belge à l’extrait de sapin, mais aussi une bière Japonaise”, glisse le gérant. Jean Dib Ndour suggère aux clients de se laisser tenter par une planche de charcuterie, de fromage, ou les deux.
Si les bibliothèques qui habillent les murs sont aussi bien remplies, c’est grâce aux habitués du M-Tiss. La règle est simple, on peut déposer un livre puis en prendre un autre. “On voit qu’il y avait une attente d’un café littéraire à Metz, que ça manquait”, assure l’écrivain. Il est même possible de se laisser tenter par l’un des deux bouquins écrits par le gérant, qui trônent fièrement sur l’étagère.
Si vous passez Rue de la fontaine, vous apercevrez sûrement de loin le tableau noir de Jean Dib Ndour. Chaque midi c’est le même rituel, il y écrit à la craie un proverbe ou une citation. “C’est pour faire réfléchir, il lance. C’est assez rigolo, souvent les gens s’arrêtent et prennent des photos.”
Théâtre, musique et lecture de poèmes
Son café littéraire, Jean Dib Ndour le veut d’abord un lieu de rencontres. “Je l’ai appelé M-Tiss car cela signifie pour moi le métissage culturel et le tissage des valeurs humaines”, explique-t-il. Si aucun livre ne vous tente sur les étagères, rendez-vous plutôt aux jeudis littéraires. Chaque semaine, un auteur local est invité afin de parler de ses œuvres et de dédicacer ses livres. Plus ponctuellement, théâtre d’improvisation, lecture de poèmes ou musique du monde viennent s’ajouter au programme.
Depuis le début de l’aventure, le gérant n’a pas vu le temps passer. Avec 12 à 13 heures de travail par jour, Jean Dib Ndour n’a plus vraiment l’occasion de se consacrer à l’écriture. “Je ne regrette pas mon choix car la littérature est là. Je prends plaisir à vivre avec les livres.”
Laura Bannier