Le festival existe depuis 1976. L’avez-vous vu évoluer ?
En 1976, il y avait très peu de films. J’avais pu tous les voir. Lorsque j’ai rejoint l’organisation, tout était encore très collectif ; les décisions ne se prenaient quasiment qu’à l’unanimité. La première « mouture » a pris fin en 1983. Avec la crise sidérurgique, l’équipe s’est délitée. On s’est retrouvé à concevoir le festival à deux ! Il faut dire que le cinéma italien allait mal à l’époque. En 1976, un arrêt de la Cour Constitutionnelle est passé : la télévision privée a été libérée. Des films passaient sur petit écran. Cela a fait baisser les entrées du cinéma. On n’avait plus beaucoup de films à proposer. Alors, on a décidé d’arrêter.
Vous parlez de première mouture, combien de versions y a-t-il eu ?
En tout, il y en eu trois. La deuxième « mouture » a commencé en 1986. C’était vraiment une version différente avec de nouveaux auteurs, des films d’un autre style,… Il y a eu un renouveau cinématographique à l’époque. De nouveaux réalisateurs commencent leur carrière. Les spectateurs ont dû s’habituer car ce qu’on proposait était très différent des comédies des années 60-70 et du thriller politique. Il y a eu un moment de perplexité : il y a eu 19 000 spectateurs. Une chute par rapport à la première version, il y avait alors 30 000 personnes. Il y avait aussi des soucis budgétaires. Notamment parce que le festival était lié à une MJC. C’est pourquoi lors de la vingtième édition, il y a eu séparation et un pôle audiovisuel est formé. C’est le troisième et dernier temps qui commence. On est trois, dont notamment Antoine Compagnogne (ndlr : l’actuel directeur général). Il y a une envie de professionnaliser la manifestation. On passe d’une vingtaine de films diffusés à soixante-douze aujourd’hui. On veut avoir un catalogue le plus exhaustif possible. Il est plus difficile de dire « j’ai tout vu ». C’est faisable mais il faut le vouloir !