Porté par une jeune génération d’artistes en herbe, le hip-hop a le vent en poupe en terre messine. Soutenu par les associations et les bars, il conquiert progressivement les scènes de la ville.
Sur la petite scène du Troubadour, en contrebas du bar, les « MC » désignant les artistes se produisant sur scène) se succèdent. Le public, enchanté, apprécie le spectacle dans une salle de plus en plus chaude. Ici, pas de grands noms ni d’entrée payante. Les artistes sont de jeunes rappeurs locaux qui viennent poser leur texte le temps du concert. A l’issue de celui-ci, les organisateurs proposent un « Open Mic ». Autrement dit, une scène libre où chacun peut venir rapper quelques minutes et montrer son talent devant les gens présents.
« Soutenir la scène locale »
L’association Kultura Vibes, créée en décembre 2015, a su capter cette énergie hip-hop sur Metz. « Avant, chacun faisait son truc dans son coin, on a donc créé ce collectif avec huit autres personnes », raconte Guillaume Duraisin, président de l’association. À travers des évènements réguliers, sa troupe et lui veulent ainsi « soutenir la scène locale ». Les animations ont lieu dans des bars partenaires comme au Troubadour donc ou à la Jehanne qui les financent en tant que prestataire.
Kultura Vibes s’investit aussi dans la production musicale : « On travaille sur des EP ou parfois sur des albums complets d’artistes », explique Guillaume qui se fait appeler K-turix sur scène. Un des noms familiers de la scène messine comme Fousseyni, Pasteur, Estel et plein d’autres.
FOUSSEYNI COMMENCE TRANQUILLEMENT/ LE TROUBADOUR (DEC 18)
FOUSSEYNI COMMENCE TRANQUILLEMENT/ LE TROUBADOUR (DEC 18)
Publiée par Association Kultur 'a' Vibes sur Dimanche 16 décembre 2018
Étudiant en Master, Brice Recotillon alias Fousseyni a lui déjà un EP et un clip en préparation. Le jeune rappeur produit ses contenus grâce à l’association et aux studios de la BAM, la principale scène musicale de Metz. « Pour se faire connaître, c’est mieux d’être soutenu par les associations et surtout d’avoir une équipe autour de toi (photographe, vidéaste, community manager) », explique t-il. Ce soir-là, il se produisait pour la première fois au Troubadour. Devant un public conquis, le jeune homme originaire d’Angers a « enjaillé » la scène pendant plus d’une heure. L’objectif désormais est de se rapprocher des scènes de festivals.
Les bars se frottent les mains
Dans cette ambiance bon enfant au Troubadour, tout le monde est gagnant. À commencer par son gérant, Guillaume Gérard qui a accepté de collaborer avec Kultura Vibes : « Je n’étais pas du tout dans l’esprit hip-hop auparavant puis petit à petit, je me suis pris au jeu ». Avec ces rendez-vous musicaux réguliers, le bar de la rue du Pont des morts voit sa fréquentation grimper à chaque représentation. « Effectivement, cela fait venir du monde et parfois des gens très différents car nous n’avons pas une clientèle fixe. Rien que sur notre page Facebook, les likes ont été boostés », se réjouit le patron. Devant ce succès, il réfléchit d’ailleurs à accueillir des concerts plus régulièrement. D’ici-là, quelques MC seront déjà passés sur scène…
Román Barthe