Il n’existe au monde que deux parchemins écrits d’une seule traite : celui de Jack Kerouac « Sur la route » et les « Cent vingt journées de Sodome » du Marquis de Sade. Après un long parcours, il revient en France pour 7 millions d’euros et ce retour est un événement pour le Musée des lettres et des manuscrits où il sera exposé.
Le manuscrit de l’écrivain français du XVIIIe siècle mérite à double-titre d’être perçu comme une oeuvre vagabonde. Ce jeudi 3 avril, la société Aristophil devient la propriétaire du manuscrit écrit en 1785 dans une cellule de la Bastille par Donatien Alphonse François de Sade, plus connu sous le titre du Marquis de Sade. Cela faisait environ 32 ans que l’oeuvre n’était pas revenue dans son pays d’origine. Elle avait été volée en 1982 puis retrouvée mais appartenait légalement à un collectionneur suisse. Retour sur ce long voyage avec une carte interactive.
12 mètres sur 11,5 centimètres
Le sulfureux parchemin enroulé autour d’un socle cylindrique révèle une histoire souvent méconnue des jeunes générations. Le Marquis de Sade, aristocrate du XVIIIe siècle, avait provoqué quelques scandales pour des affaires de perversion, jeux sexuels et torture infligée à des mendiantes ou prostituées. Cela a fortement influencé ses écrits, notamment pour les « Cent vingt journées de Sodome » dont l’histoire raconte les quelques mois de quatre aristocrates enfermés dans un château en compagnie de leurs épouses, ainsi qu’une trentaine de jeunes hommes et femmes. On y dénombre pas moins de 600 actes de perversions sexuelles au sein de l’ouvrage. Le terme « sadisme » a, d’ailleurs été inventé en référence à l’auteur.
Le manuscrit sera exposé dès septembre 2014 au Musée des lettres et manuscrits à Paris.