Ils ont entre 18 et 23 ans et voteront pour la première fois à l’élection présidentielle de 2012. Pas forcément comme leurs parents.
Dans l’isoloir, les jeunes seront maîtres de leur destin | Photo : Clémentine Gallot
A quatre mois de l’échéance présidentielle, les jeunes, nés entre avril 1989 et avril 1994, seront plus de 3 millions à choisir pour la première fois le futur président de la République. Dans une certaine tradition, et par mimétisme, les trois quarts des enfants mettent dans l’urne le même bulletin de vote que papa ou maman, selon une étude du Cévipof en 2007 relayée par Rue89.
Pourtant, interrogés à ce sujet, les jeunes semblent convaincus qu’ils sont maîtres de leur propre opinion politique. « A la maison, on n’en parle pas entre nous, donc je ne saurai même pas si j’ai voté de la même façon qu’eux », résume Jason, 19 ans. Scolarisé à l’IUT de Metz en gestion des entreprises et des administrations, il estime que c’est surtout le programme et la personnalité des candidats qui influeront son vote.
Claire semble confirmer : « J’essaie de lire les programmes et les mesures qui sont listées, mais je prends du recul par rapport à ça en estimant celles qui sont proposées et celles qui seront réellement appliquées », affirme l’étudiante en lettres de 23 ans. Contrairement à Jason, elle a déjà confronté ses opinions politiques avec ses parents lors d’élections locales. « Sans jamais que ça m’influence ! » conclut-elle.
« A peu près dans les mêmes idées »
Maxime, 18 ans, suit un cursus en mécanique moto. Il est lui aussi au courant du candidat plébiscité par son père et sa mère. « Ils voteront Front national. » Mais pas question pour lui de choisir la même voie qu’eux. « Il n’y a que des guignols dans la politique, alors si je vais voter, je voterai blanc. » Cela dépendra de son état le jour de l’élection…
Elodie a conscience que la tradition familiale influera son vote. « Mes parents sont issus de la classe moyenne et il est vrai qu’ils ont coutume de voter plus pour les socialistes que pour la droite, déclare la jeune universitaire de 19 ans. Forcément, ils m’ont transmis cette éducation. Je ne voterai pas spécialement pour le même candidat, mais il sera à peu près dans les mêmes idées. »
A l’heure des premières réflexions autour du choix de leur favori, les jeunes sont encore en attente des professions de foi pour se faire une opinion. « J’habite à Metz mais les programmes arriveront chez mes parents, car je suis toujours sur la liste électorale du village », sourit Camille, 22 ans. L’occasion de se retrouver autour de la table de la cuisine et d’en discuter entre eux.