Le parc des expositions de Colmar accueillait les 31 octobre et 1 novembre 2015 la 18ème bourse aux reptiles du Repto Terra Club. Cette association cherche à informer les amateurs de reptiles sur les besoins de leurs futurs compagnons. Les 1500m2 du parc des expositions ont servi de lieu de vente aux 90 exposants locaux et étrangers. Près de 3500 visiteurs sont venus voir les animaux à sang froid sur les deux jours. Attention, avant de repartir avec un compagnon à écailles, mieux vaut se renseigner et connaître la législation en vigueur. Les espèces dangereuses sont interdites et de nombreuses lois encadrent la possession de ces animaux.
« Les animaux dangereux sont interdits sur les lieux d’exposition comme celui-ci »
« Est-ce que c’est dangereux ? » est généralement la première question qui vient à l’esprit des badauds en voyant des serpents. « Non » précise Stéphane Rosselle, créateur du premier centre d’élevage professionnel de reptiles en France. « Les animaux dangereux sont interdits sur les lieux d’exposition comme celui-ci. Vous ne verrez aucune mygale, aucun serpent venimeux. Ils ne peuvent être commercialisés que par des éleveurs qui ont des agréments pour élever ces animaux et ne peuvent être vendus qu’à des gens qui ont également ces agréments » ajoute t-il. Cet agrément est appelé certificat de capacité. Il doit être accompagné d’une autorisation d’ouverture d’établissement pour permettre à un individu d’avoir des espèces particulières sur le plan législatif. Éleveur capacitaire de serpents, Axel Marrec explique l’intérêt de ce certificat : « C’est quelque chose qui va permettre aux gens d’avoir des espèces interdites à la détention pour les particuliers comme des animaux dangereux ou protégés. Ce certificat permet aussi d’avoir un nombre d’animaux supérieur aux quotas imposés par la loi ». Ce document est nécessaire pour l’acquisition de nombreux animaux comme les reptiles issus de la faune française et les célèbres tortues de Florides. Le certificat de capacité et l’autorisation d’ouverture d’établissement s’obtiennent par l’intermédiaire de la direction départementale de la protection des populations (DDPP). Vous devez fournir à cette dernière un dossier contenant une explication détaillée de votre projet, la liste des espèces que vous désirez et une attestation de votre expérience (stage pratique et théorique dans une structure possédant les animaux concernés). Une commission composée d’experts (vétérinaires, scientifiques, soigneurs, …) vous questionne et décide de vous attribuer ou non les précieux documents. La démarche est longue et fastidieuse mais permet de s’assurer du sérieux du futur capacitaire. La difficulté d’obtention dépend des animaux demandés.
Ce qu’il faut savoir sur la législation avant de se lancer
Avant l’obtention de votre animal, vous devez vérifier son statut législatif. Voici l’historique non exhaustif de la législation nationale et internationale concernant les animaux exotiques :
Pour résumer la situation, un simple particulier doit vérifier que l’espèce qu’il désire ne soit pas protégée. D’une manière générale, en France, les espèces guyanaises, dangereuses et celles issues de la France métropolitaine nécessitent des autorisations. D’autres espèces sont également soumises à ce certificat et sont listées dans l’arrêté Perret de 2004. La possession du certificat est obligatoire pour les espèces classées en annexe I de la Convention de Washington (annexe A du règlement (CE) n°338/97 du 9 décembre 1996 pour l’Europe) considérées comme en voie d’extinction. Un animal de l’annexe II (annexe B de règlement (CE) n°338/97) est accessible pour un particulier mais requiert un certificat de cession spécifique. Ce document doit stipuler soit la naissance en captivité de l’individu soit un numéro CITES attribué dans le cadre de la Convention de Washington pour les individus sauvages. Précisons que pour les espèces qui ne sont soumises à aucune protection, un simple certificat de cession peut toujours être utile. Concernant les quotas, ils sont définis dans l’arrêté Perret.
Chez les insectes, il n’y a aucun quota car ils se reproduisent vite et en grande quantité. Prudence, le non respect de la loi entraîne de lourdes amendes et la saisie de tous les animaux.
Adrien Farese