France, début des années 2000. Internet est à la fois démocratisé et pas encore à la portée du premier venu. Passée la peur du bug, de nombreux sites de quidams ont fleuri dans la grande toile mondiale. Parmi eux, LesJeuxVideo.com, créé par Vincent Germain, et qui est devenu une référence des webzines amateurs sur les jeux vidéo.
Concept et contenu
Webzine fait partie de ces néologismes de la génération Internet, formé de la contraction des mots web –pour le support virtuel- et magazine –pour le contenu, fondé sur un thème central. LesJeuxVideo.com (LJV) n’échappe pas à la règle, et est comme ses congénères constitué d’une rédaction de bénévoles. Très classique dans son contenu, le site propose chaque jour des actualités, des astuces, des tests, des aperçus de jeux, mais aussi des vidéos, des dossiers, des téléchargements et des jeux en Flash. La partie interactive de ce webzine repose dans les traditionnels forums, les commentaires de contenus et l’interface de messagerie privée, le tout étant réservé aux membres inscrits. Malheureusement, l’actualisation du contenu dépend totalement de la volonté et du temps libre de ses rédacteurs, et les « trous d’actualité » ne peuvent être évités. Le business model basé uniquement sur la publicité (par ailleurs discrète) freine légèrement le développement du site, et, n’étant pas assez rentable à cause du trafic actuel, parvient à peine à financer les deux serveurs.
Ligne éditoriale et architecture technique
Le webzine ne possède pas de ligne éditoriale à proprement parler : seule la fraîcheur de ton est de mise, inutile de trop se prendre au sérieux (voir « cible »). LJV fonctionne actuellement avec un webmaster-développeur (Vincent Germain), un webdesigner (Matthias Dorin), cinq rédacteurs et un modérateur. D’autres collaborateurs se joignent occasionnellement à l’équipe pour produire la plupart des dossiers du site. Pour ce qui est de l’architecture technique, le site n’utilise pas de CMS : Vincent Germain a employé un code « fait maison » ainsi que quelques scripts courants. Le site a commencé par être totalement en langage HTML, puis a gagné en dynamisme avec l’intégration progressive du PHP : un bon résultat obtenu après un travail personnel de longue haleine, mais l’ensemble manque encore de fluidité. LJV devrait alors profiter des ajouts du Javascript et de l’Ajax mêlés à ce fameux code « fait maison » afin de moderniser le tout très bientôt.
Cible et univers de concurrence
Le ton employé par les rédacteurs est une des conséquences de la cible visée : les adolescents et jeunes adultes constituent l’audience de LJV dans une écrasante majorité, même si l’on peut retrouver quelques vétérans et pré-ados contribuant à la bonne ambiance du site. Afin de se faire connaître du public…et des moteurs de recherche, la rédaction vise à obtenir un référencement naturel correct en employant des mots-clés inédits, tel que le « qhqh », qui a eu son heure de gloire voici quelques années. Inutile de chercher une définition, le rédacteur a écrasé ses doigts sur le clavier à l’aveuglette, et ça a plutôt bien marché : meilleure année en audience cumulée (2006), avec plus d’1,6 million de visiteurs uniques et de 5,2 millions de pages vues. Citons aussi « l’hylobates concolor », un sympathique primate qui a aussi contribué à améliorer la visibilité de LJV. Pour clore ce chapitre, il est important de dire qu’il n’existe pas de réelle concurrence directe : pour les webzines, la politique d’échange de liens avec d’autres sites est un moyen d’améliorer son référencement facilement, et à moindre coût. Avec quelques limites, comme celle de laisser échapper quelques lecteurs, mais LJV peut malgré tout se targuer d’être le premier webzine sur les jeux vidéo en matière de référencement.
Fonctionnalités : qualités et défauts
Plus
-Rubriquage efficace du site et des forums
-design général léger, pubs peu envahissantes
-alimentation de la base de données en temps réel
Moins
-la recherche ne porte pas sur le contenu des messages (peu efficace)
-quelques problèmes techniques sur le forum
-les interactions entre membres sont peu intuitives