Superbes jeux d’acteurs et ambiance ouatée pour le dernier film de Rodrigo Garcia, Albert Nobbs.
Glenn Close, pour Albert Nobbs, avait été nominée meilleure actrice aux Oscars 2012
Albert Nobbs est majordome dans un hôtel chic à Dublin. Le XIXème siècle en Irlande est en proie à de terribles difficultés économiques. Depuis son adolescence, il cumule donc les petits jobs de serveur. Toujours seul et terriblement timide. Des yeux hagards, le teint pâle, avare de mots, toujours en costume et un peu guindé, Albert Nobbs fait partie – pour ses habitants – des meubles de l’hôtel d’une patronne proche de ses sous.
Le timide Albert rêve cependant beaucoup. D’un commerce de tabac à son nom… Quitte à économiser chaque pourboire pendant des années. Une rencontre va tout chambouler dans la vie calme et ordonnée d’Albert Nobbs. Une créature comme lui. Car Albert est en réalité une femme. Une femme ne désirant que travailler et se faire respecter.
Une vie secrète
Le pseudo Monsieur Nobbs aspire à une vie normale, être son propre entrepreneur et surtout avoir une famille. Une jeune serveuse aux boucles blondes fait chavirer plus d’un cœur, dont celui, fragile et innocent, d’Albert Nobbs.
Glenn Close, en femme prisonnière de son mensonge, est admirable. Ce film, à travers le travesti Albert saisi la question de genre et fait une peinture de l’homosexualité, heureuse car cachée. Paradoxal, c’est la société de l’époque qui pousse le personnage à choisir cette façon de vivre. Et après tout « c’est pas comme si on avait cambriolé une banque ou tué quelqu’un » !