Sommes-nous les seules formes de vie dans l’univers ? Si d’autres existent, ont-elles conscience de notre existence ? Alexandre Astier remonte sur les planches et s’attaque dorénavant à l’espace, son origine et les nombreux mystères qui entourent notre connaissance infime de l’univers. Le 14 Janvier 2015, il débarquait à Ludres (54) pour exprimer ses théories.
Seul sur scène ? Pas tout à fait ! Accompagné de sa chère Swan, intelligence artificielle malencontreusement mise à jour quelques minutes avant la conférence, le jeu de scène se fait à deux. Astier nous éclaire sur la question de la vie extraterrestre, avec énormément d’humour, et, comme à son habitude, avec beaucoup d’intelligence.
Car Alexandre Astier, c’est avant tout un amour inconditionnel pour la transmission. Dans la peau d’un conférencier spécialiste de l’astrophysique, le comédien exprime ses théories parfois loufoques, mais non sans s’appuyer sur un énorme travail de recherche : en clair, on rit presque autant que l’on apprend. La synthèse de la méthode Astier, en somme.
Faire de l’astrophysique et en rire
Réussir à faire rire avec des phénomènes aussi complexes que le big-bang ou les théories sur la vie extraterrestre n’est pas un challenge pour le comédien, c’est d’ailleurs souvent sa manière fétiche d’aborder les choses : la vulgarisation est devenue, au fil du temps, la quasi-signature de l’éternel créateur de Kaamelott. Il y a deux ans déjà, au théâtre toujours, le touche à tout proposait déjà la même formule en campant le personnage de Jean-Sebastien Bach à la faveur d’une masterclass portant sur la musique classique aussi hilarante qu’instructive.
Et la formule de cette Exoconférence est sensiblement la même. De Ptolémée à Copernic, de Roswell aux soucoupes volantes, l’auteur n’hésite pas à se travestir en personnalités du folklore astronomique, de manière simple, et surtout hilarante. C’est par des exemples finement décousus que l’on s’aperçoit que certaines théories sont illogiques. Astier revient à son premier amour, l’absurde, pour mieux se faire comprendre.
Le monde de la science-fiction nous apporte souvent que des rêves. Mais on s’en fou, car Alexandre Astier le dit lui-même « Je ne veux pas empêcher les gens d’y croire car cette mythologie est très attrayante [par exemples, le voyage à la vitesse lumière où les enlèvements extraterrestres]. C’est pour cela que je conserve une fin ouverte ». Une fin marquée par un tonnerre d’applaudissement – une standing ovation de plus de cinq minutes – et un public qui en demande encore, et nous aussi !
Sans détour, l’Exoconférence, mis en scène par Jean Christophe Hembert, l’ami d’Alexandre Astier bien connu du public pour son rôle de Karadoc [Kaamelott, NDLR] est une réussite. Visuellement, on en prend plein la vue grâce à un décor à la fois sobre et futuriste. Des effets de lumières et des images projetées captivantes en parfaite adéquation avec l’univers et ses mythes. On remarquera aussi l’affection du touche à tout qu’est Alexandre Astier pour la musique. De formation musicale, il ne pourra s’empêcher de gratter une guitare avant un final excellent et inattendu.
Si toutefois son univers délirant vous rend perplexe, qu’en tant que grand spécialiste de l’univers vous vous dites que le spectacle regorge d’absurdités, alors moquez-vous-en, car « Finalement, tout ce qui compte, c’est de regarder en l’air ».
Vous avez raté la comète Astier à Ludres? Elle repassera au dessus du Zénith de Nancy le 15 Octobre 2015 au soir.
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– De formation musicale, Alexandre Astier est un compositeur et musicien.
– Il a écrit plusieurs pièces pour le théâtre, en 1997, Poule Fiction, et en 2000, L’étrange assistant du Docteur Lannion. Il se fait un nom auprès des professionnels lors de sa prestation dans Le jour du Froment, en 2002. Toujours sur les planches, il écrit et joue son one man show Que ma Joie Demeure (2012) ou il mêle la passion du jeu d’acteur à celle de la musique en incarnant le compositeur Jean-Sébastien Bach. Un spectacle récompensé par un prix de l’académie française. Il revient cette année avec l’Exoconférence.
– Le petit écran l’a rendu populaire. Au départ, Kaamelott, c’est un simple court métrage du nom de Dies Irae. Aujourd’hui, Kaamelott, c’est 6 saisons, et un avenir encore flou, le réalisateur songe à une 7 ème saison, voir une trilogie au cinéma. Autre projet destiné au petit écran, la série Vinzia, une série sur la pègre lyonnaise, affaire à suivre.
– Au cinéma, il enchaîne les rôles. Il joue dans Comme t’y es belle (2006), dans Astérix aux jeux Olympiques (2008), dans Lol- Laughing out Loud (2009), et dans Philibert (2011). Mais il réalise aussi son premier long métrage, David et Madame Hansen (2012), et plus récemment, l’adaptation de la BD, Astérix et le Domaine des dieux (2014), en 3D. [/toggle]