La fin d’année 2022 est marquée par plusieurs événements de la planète foot. Ligue des champions et préparation à la coupe du monde automnale, les fans sont servis. Les liens pernicieux entre le football et la politique apportent cependant un goût amer. À l’image des récentes révélations quant à l’attribution de l’organisation du Mondial au Qatar.
Des airs de finale dès les huitièmes
Le tirage des huitièmes de finale de la Ligue des Champions est désormais connu. Le PSG affrontera le Bayern Munich le 14 février prochain. Comme un air de déjà vu. Une rencontre périlleuse pour le club de la Capitale, dès lors en proie à une élimination très précoce. Les Parisiens, devancés de peu par le Benfica, s’étaient fait surprendre en héritant de la deuxième place de leur groupe. Leurs chances de rencontrer un “petit” dans la première phase à élimination directe étaient faibles.
Un autre choc à prévoir avec les retrouvailles entre le Real Madrid et Liverpool, les deux derniers finalistes de l’édition précédente. Le récent lauréat du ballon d’or, Karim Benzema, au sommet de son art sera attendu au tournant pour amener (une fois de plus) le club madrilène en finale de la compétition. Réponse le 21 février prochain.
Des ecchymoses pour les bleus
Entre-temps, le “football de club” cédera sa place à partir du 14 novembre aux matchs de préparation à la Coupe du Monde. Pendant cette trêve hivernale un peu particulière, les Bleus de Didier Deschamps remettront leur titre en jeu. La liste des joueurs convoqués sera énoncée mercredi, à 20 h sur le plateau de TF1 au journal de Gilles Bouleau.
L’absence pour blessure du duo phare Pogba-Kanté est la principale inquiétude pour l’effectif tricolore. Une situation qui pousse le sélectionneur à proposer un milieu de terrain expérimental. Un contexte favorable pour Aurélien Tchouameni, Eduardo Camavinga, les successeurs présumés de l’entrejeu Français. Des joueurs fatigués en somme, à l’image de Raphaël Varane, remis tout juste à temps de blessure, du gardien Mike Maignan forfait ou encore de l’ancien Lyonnais, Karim Benzema gêné à la cuisse.
Très pragmatique, Didier Deschamps devrait faire appel à ses cadres historiques : Kylian Mbappé, Antoine Griezmann ou Hugo Lloris. Des petits nouveaux pourraient créer la surprise, comme ce fut le cas pour la Ligue des Nations en septembre dernier avec les sélections de Benoît Badiashile, Youssouf Fofana et Randal Kolo Muani.
Interrogations, boycott et révélations pour le Qatar
La très singulière Coupe du Monde 2022, crispe les observateurs. Sur le plan sportif, l’hécatombe de blessures remet en question le choix des dates de l’événement. Une fracture qui interrompt brutalement les championnats et enfle la densité des rencontres.
Le foot made in Qatar affole également sur les questions climatiques et les conditions de travail des ouvriers employés à la construction des stades. Une édition sujette de manière inédite à une vive controverse, d’ores et déjà boycottée par plusieurs grandes villes françaises, se passant des fans zones et des écrans géants pour cette fois.
À moins de deux semaines du coup d’envoi, les révélations sur les coulisses de l’attribution douteuse de la compétition au Qatar tombent. Révélé par la cellule d’investigation de Radio France, le fameux dîner à l’Élysée en novembre 2010, aurait permis à Nicolas Sarkozy de faire basculer l’issue des votes de la FIFA.
Ce jour-là, l’ex-chef de l’État était en compagnie, entre autres, de Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Élysée, de Tamim Ben Hamad Al Thani (héritier et maintenant à la tête de l’Émirat) et de Michel Platini. Le pouvoir français serait à l’otigine d’un deal. Le soutien présidentiel en échange du rachat du Paris Saint-Germain, de la vente d’avions de combat Rafale et d’autres contrats relatifs aux investissements qataris dans l’Hexagone.
Ce mardi, un autre acteur de cette comédie humaine, Sepp Blatter, ex président de la FIFA, a livré sa version des faits. Le Suisse dit “regretter” dans une interview livrée par Tamedia, l’attribution de la compétition au pays du Golf Persique durant son mandat. Il s’agirait même d’une “erreur” pour celui qui préférait les États-Unis en pays hôte quatre ans après la Russie. « Cela aurait été un geste de paix si les deux adversaires politiques avaient organisé la Coupe du monde l’un après l’autre » concède-t-il.
Difficile de faire abstraction à l’extra-sportif dans ces conditions. Un Mondial dont l’issue juridique est tout aussi attendue que les résultats sportifs. L’Équateur ouvrira les “festivités” le 18 novembre face au pays hôte, le dorénavant très remarqué Qatar.