Leurs styles sont résolument différents, mais L’Impératrice et Grand Blanc sont parvenus à s’entremêler d’une bien belle manière, samedi 1er décembre, à la BAM de Metz.
Pas de première partie pour cette soirée, mais deux véritables concerts. Alors que L’Impératrice remporte aisément la bataille médiatique (le succès d’Agitations Tropicales en tête), Grand Blanc n’est pas venu en chauffeur de salle. Le groupe, mêlant rock et électro, impose sa patte en hypnotisant une partie du public. Les poignets désarticulés de Camille Delvecchio, chanteuse à la voix claire et délicate, dansaient au rythme des samples.
Soudain, le chant et la guitare de Luc Wagner venaient rompre l’enchantement : ses verbes rocailleux font office de dégrisement quasi-instantané. C’est un peu ça Grand Blanc. Une douce brise qui sait vous caresser, un vent glacial qui n’hésite pas vous à fouetter. Le groupe oscille entre deux réalités, de textes travaillés que l’on croirait d’antan à une identité musicale ancrée dans le présent. Une étincelle parfaite pour allumer le moteur de la machine, pour remonter jusqu’aux années discos.
Un doux parfum thémérine
Quelques minutes après Grand Blanc, la salle retrouve son état normal : les hochements de tête cessent tout comme les flashs de lumière. Pendant ce temps, une structure métallique se dresse sur scène et l’équipage vient lui-même régler les derniers détails. L’univers graphique acidulé est calibré, le décollage est imminent. Dans un style désinvolte qui leur est propre, les six membres du groupe testent une dernière fois leurs instruments devant un public à l’écoute de la moindre note. « Tu vois ? Elle, c’est la chanteuse », s’exclamaient des fans. Un moment des plus intimistes qui aura mis l’eau à la bouche des spectateurs présents.
Généralement, les machines à remonter le temps explosent au décollage. Mais pas celle de L’Impératrice. Après avoir observé la Matahari (personnage et nom de leur premier album) trôner au milieu de la scène, les musiciens l’ont rejoint et ont entonné le morceau éponyme. Le charme peut désormais opérer. Dans un melting pot de lumières, L’Impératrice entremêle des sonorités pop et disco à une chorégraphie réglée comme du papier à musique. Un savant mélange des sens qui n’a pas manqué de faire hocher la tête des mélomanes au rythme des mélodies.
Direction les années 70’s
Titre après titre, le groupe parisien fait l’unanimité. Agitations Tropicales, Erreur 404, Vacances, tous les morceaux les plus médiatisés y passent et recueillent les faveurs de la salle. Lauréat du prix Deezer Adami en 2016, L’Impératrice semble prendre un malin plaisir à faire groover ses fans. Un doux parfum des années 70 régnait à la BAM.
À la mi-concert, la chanteuse Flore Benguigui confessera n’avoir “encore jamais joué à Metz”, à l’inverse du groupe Grand Blanc originaire de la ville. Mais ce n’est que partie remise pour le groupe francilien. « Nous reviendrons vous voir lors de notre prochaine tournée », déclarait la chanteuse.
C’était beau. C’était bien. Merci L’Impératrice. pic.twitter.com/cvecFyw3n0
— Guillaume Legueret (@GuillaumeLegt) 2 décembre 2018