À l’occasion d’un concert, Pomme était de passage, mercredi 23 janvier, sur la scène de l’Autre Canal, à Nancy. La chanteuse lyonnaise a dévoilé ses failles, nom de son dernier album, devant plus de 1 200 personnes.
19h30, Black Lilys, les deux frères et sœurs entrent sur scène pour assurer la première partie. La fratrie lyonnaise envoûte la salle de l’Autre Canal, à Nancy, déjà bien remplie. Entre folk et soul, Camille, au chant et au clavier, et Robin, à la guitare, dévoilent des morceaux aux sonorités douces. Cet amuse-bouche mélancolique donne le ton de la soirée.
21h30 pétante, les premières vocalises de Pomme résonnent dans la salle. La jeune femme entre sur scène accompagnée de ses deux musiciennes, une batteuse et une bassiste-claviériste. « C’est un vrai girl band. C’était un peu mon rêve d’en avoir un », révèle-t-elle entre deux morceaux. En fond de scène, une toile blanche y est tendue. Souvent teintée d’un dégradé de bleu, des images y sont quelquefois projetées. Des vidéos de champs de lavande lors de La lavande, ou bien des dessins au crayon blanc de personnages aux corps découpés et démembrés qui apparaissent au rythme des percussions des Séquoias.
« Vous êtes libres de chanter »
Dès le début, Pomme met tout le monde à l’aise : « C’est un concert libre, un spectacle participatif. Vous êtes libres de chanter même si vous ne connaissez pas les paroles par cœur ou que vous chantez faux. Aucun jugement. Tout le monde a le droit de venir comme il est, comme au McDonald’s ». Chose faite dès le morceau suivant. Le public, majoritairement jeune et féminin, n’attend pas la fin du concert pour fredonner ses textes qu’ils connaissent par cœur. Dans la salle, alors que le concert vient seulement de débuter, la magie opère. Une osmose naît entre l’artiste et le public qui fait les chœurs.
Après quelques arrangements aux dimensions presque mystiques, ses deux musiciennes, dissimulées sous un rideau douche transparent, quittent la scène. La jeune femme en profite pour revenir à ses débuts en interprétants plusieurs morceaux de son premier album À peu près, sorti en octobre 2017. Les quelques faisceaux lumineux éclairant le visage de Pomme accentuent l’ambiance intime du concert. Cette atmosphère suspendue persiste, même après le retour de ses deux musiciennes, grâce à ses échanges avec le public.
Méli-mélo mélancolique d’anecdotes et d’instruments
Pendant une heure trente de concert, l’interprète dévoile ce qui semble être ses failles, nom de son deuxième album sorti en novembre 2019 : son amour pour Pauline, son Anxiété ou sur Pourquoi la mort te fait peur. Sur scène, Pomme enchaîne les morceaux aux mélodies ensorcelantes et aux textes poétiques. Touche à tout, elle jongle entre les titres et les instruments. De la guitare folk dans Sans toi, au pocket piano dans Grandiose, en passant par l’auto-harpe dans les Oiseaux. L’artiste affiche une richesse musicale incontestable variant même les registres en adaptant Bad Guy de Billie Eilish en français et en interprétant le générique de fin « de son film préféré » Le voyage de chihiro, en japonais.
La fin approche et Pomme se confie avec ironie sur la vie. Elle dévoile même quelques anecdotes, notamment sur sa peur des rappels. « C’est déjà arrivé où je suis revenue sur scène et que la salle était vide. Alors, on va conclure un pacte. Je vais faire un dernier morceau et puis après, vous allez me rappeler et je vais revenir sur scène. » Pacte qui tiendra puisque, après quelques minutes d’applaudissements, elle reviendra sur scène chanter trois autres titres. Pomme clôturera cet instant hors du temps en remerciant un public conquis : « Merci d’aller à des concerts, de consommer de la musique en live, de venir écouter des chansons acoustiques pas faciles. »