Loic Blaise anime une conférence

Atteint de sclérose en plaque, Loic Blaise a troqué sa casquette d’aviateur pour devenir un véritable aventurier du climat. Depuis 2018, il multiplie les expéditions et projets au service de l’écologie dans l’espoir de « faire bouger les choses ».

« Quand on voit l’état du Monde, on est obligé d’agir », ce constat, Loic Blaise la fait à la suite de sa première grande mission, Polar Kid. Ancien aviateur, le strasbourgeois entreprend en 2018 un voyage au cœur de l’Arctique accompagné de l’ancien cosmonaute russe Valéry Tokarev. « C’est un projet que l’on a fait tous ensemble, face à un intérêt commun, on ne peut que s’unir. », retrace l’aviateur. Pour cette expédition, ils ont pris la plus petite machine possible, un ULM, afin de ne « pas abimer le territoire ». Derrière ce voyage, deux objectifs : comprendre les bouleversements que ce territoire subit et lever des fonds pour la lutte contre la sclérose en plaques (SEP).

Lui-même atteint de SEP, c’est en 2012 qu’il en est diagnostiqué et qu’il perd sa licence d’aviateur pour avions historiques . Polar Kid est né quelques années plus tard, après le visionnage en 2014 d’une série sur l’Arctique. « L’un des objectifs au début était d’inspirer les enfants atteints de SEP, qu’ils voient que la maladie n’empêche pas de réaliser ses rêves », explique l’explorateur. Ce voyage le bouleverse : « Je me suis retrouvé face à un problème tellement plus gros que ma maladie paraissait moins importante ». Ce voyage a également été l’occasion d’ouvrir la dernière route aérienne jamais empruntée par l’homme.

Une nouvelle façon de voyager

Depuis ce voyage, Loïc Blaise cumule les initiatives en faveur de l’écologie, dont le dernier en date, Inuksuk. Réalisé en 2022, ces missions d’explorations impliquaient les Inuits, peuple autochtone de l’Arctique et des scientifiques. L’objectif était de récupérer des données sur la fonte des glaces.

Nouveau projet en passe d’être réalisé, Plane B, un voyage à l’aide d’un avion à zéro émission. « Ce voyage nous fera rejoindre les lignes de front climatiques et les populations en danger. Il permettra également de montrer comment les gens, avec peu de moyens, arrivent à faire bouger les choses », explique l’aviateur. « L’avion à l’origine, ne sert pas à se déplacer, mais à faire passer un message ». Les premiers vols de ce projet arriveront cette année en Europe avant de rejoindre l’Arctique puis l’Afrique en 2025. Des bases seront installées au Burkina Faso et dans l’Arctique, « là où les gens se bougent » pour reprendre les termes de l’aviateur.

En dehors de ces nombreux projets et malgré sa maladie, Loïc Blaise sensibilise le plus possible à cette urgence climatique. Il a notamment animé une conférence lors du Festival International de Géographie à Saint-Dié-des-Vosges en septembre dernier. Cette dernière, « Loïc Blaise, un aventurier du climat » a été l’occasion de revenir sur son parcours et des projets. Il y expliquait notamment qu’il n’y a pas de gestes inutiles pour l’écologie : « Ce qui est important, c’est ce que l’on veut apporter. Si chacun en fait un peu, ça fera déjà beaucoup ». Dans cette conférence, il ne prêchait pas le discours écologique entendu régulièrement depuis quelques années. l’aviateur répondait à la question d’un étudiant : « Je vous en supplie, n’arrêtez pas de voyager. Donnez simplement plus de valeur au voyage, voyager seulement différemment, rendez le merveilleux ».

ROCHE Louis