Nathalie Herrmann Deetjen, directrice artistique, est aux commandes du quarantième show aquatique annuel du Ballet Nautique de Strasbourg (BNS), présenté début décembre au Centre Nautique de Schiltigheim (67). Elle nous emmène dans l’univers des Mille et Une Nuits.
« C’est beau », « Mais comment font-elles ? », « J’adore », « Bravo », « Magnifique », s’exclament les spectateurs devant les différents tableaux qui défilent. « C’est mieux qu’un film » a été dit à Nathalie Herrmann Deetjen, directrice artistique, scénographe, metteuse en scène et régisseuse du show. « C’est la meilleure remarque qu’on m’a faite, le plus beau compliment. », souffle-t-elle.
Pour le quarantième gala du BNS avec comme thème Les Mille et Une Nuits, la piscine de Schiltigheim s’est transformée en un palais royal et son jardin oriental. Les costumes sont semblables à ceux de danseuses orientales et des personnages du Disney d’Aladin. Côté musique, on y retrouve des classiques tels que Ce rêve bleu ou Nuits d’Arabie issus du film Aladin. On retrouve dans les éléments du décor le célèbre tapis volant qui se déplace selon les scènes.
Nathalie Herrmann Deetjen raconte : « J’aime l’histoire d’Aladin, mais j’aime aussi apporter ma petite patte, notamment avec l’arrivée d’un nouveau personnage, le personnage féminin principal. » Elle nous éclaire sur le choix des Mille et Une Nuits et du Moyen-Orient : « J’ai toujours admiré la beauté du milieu oriental, les musiques, l’architecture, leur religion. Le Moyen-Orient est en guerre depuis longtemps et là je me suis dit qu’un petit clin d’œil serait cool, les célébrer et leur souhaiter paix et sérénité. »
« Un événement unique dans l’année »
Le gala du BNS réunit près de 200 acteurs, avec notamment plus de 150 nageurs·euses artistiques, plusieurs danseurs·euses professionnels·les et des plongeurs·euses.
Selon Jean-Michel Dohin, président du club depuis 12 ans, « c’est un moment important parce que ça permet de fédérer l’ensemble du club, des plus petites aux plus grandes, aux élites. C’est un événement unique dans l’année, non seulement pour notre club, mais de façon globale pour la natation artistique. »
Une occasion pour les coachs, les nageuses et les nageurs de sortir du cadre très normé et règlementé de la compétition, comme nous l’explique Héloïse, nageuse au BNS depuis sept ans, et coach depuis cette année : « Le fait qu’on fasse ça avec tous les membres du club change de la compétition où l’on nage avec la même équipe pendant plusieurs mois. Il y a plus de contacts, d’échanges, de partage que lors du reste de la saison. C’est plus fun. »
« La régularité paie au bout d’un moment »
Pour la troisième année consécutive, pour ses quatre représentations, le gala est complet. 6000 spectateurs se sont réunis pour y assister. Nathalie Herrmann Deetjen, raconte comment elle se sent face à ce succès et comment il est arrivé selon elle. « J’ai posé la question hier à a quelqu’un qui m’a dit que la régularité paie au bout d’un moment. J’y travaille depuis 15 ans. Le public est toujours surpris, toujours agréablement touché et subjugué par les tableaux. Les spectateurs ne sont jamais déçus. Le bouche à oreille fait que maintenant on est complet. C’est génial, je suis ravie, un peu de pression, mais je suis ravie. »
Afin d’obtenir ce résultat, une année est nécessaire entre la phase création avec le choix du thème, des inspirations musicales et esthétiques et la première représentation. Nathalie Herrmann Deetjen révèle d’ailleurs avec un grand sourire : « J’ai déjà le thème l’année prochaine », sans vouloir donner plus de précisions. En juin, « le processus s’accélère » avec la création de l’affiche. Les chorégraphies, elle ne les crée pas toute seule, elle est accompagnée de plusieurs entraineuses. L’équipe scénographique se penche sur le décor en août, une équipe « très importante dans le spectacle » selon la directrice artistique. Les répétitions ont lieu en « septembre, octobre et novembre, tous les samedis après-midi pour en arriver là. », comme elle l’indique.
Rendez-vous en décembre 2025 pour découvrir le résultat de ce travail.
Emeline Guth