Dans son rapport annuel, la Fondation Abbé Pierre pointe du doigt le mal-logement : 3,5 millions de personnes sont concernées en France. Le cas de Metz n’y échappe pas. Centre d’hébergement, Association Tweet2rue et rencontre avec Roland, SDF depuis 12 ans ; Webullition fait un tour d’horizon. Dossier.
Vidéo. Reportage au centre d’hébergement d’urgence de Metz
Témoignage. Patrick est un SDF sur la voix de la reconversion. De Metz à Limoges en passant par Paris, il fait actuellement un Twitter-Tour de France pour aller à la rencontre de personnes dans « la misère » et alerter l’opinion publique. Rencontre avec celui qui voyage « par ci par là » grâce à l’Association Tweet2rue.
« Je m’emmerdais à Metz donc j’ai décidé d’aller voir la misère ailleurs. Et alors ? Il n’y a que le nom de la ville qui change ». Patrick, la cinquantaine bien tassée, à l’habitude de voyager « à droite à gauche ». Il était routier avant d’être emportée par la rue suite à un licenciement il y a trois ans. Faute de pouvoir sillonner les routes au volant de son camion, le SDF a décidé de le faire à pied et en train, les mains greffé au clavier de son téléphone et au fil Twitter. Un vrai serial-twittos de la misère. Il tweet ce qu’il voit et rencontre les personnes qui le suivent. Son but : se resocialiser et alerter l’opinion publique. Au total, 1.981 personnes suivent les aventures de Patrick sur le réseau social. « J’ai ramassé pas mal de followers depuis que je suis en randonnée. »
Même a Orléans on parle de Metz pic.twitter.com/Z9loNigMfn
— Patrick M. (@kanter57640) 23 Février 2014
Parti de Metz, il a traversé Montargis, Vierzon et Limoges pour atteindre son objectif : Paris. Un « périple » payé par l’Abbé Pierre, qui lui a permis de dresser un constat : « Il y a de plus en plus de demandes au niveau de la rue et de moins en moins d’emplacements ». Sensible à son histoire, le syndicat des chauffeurs routier l’a contacté pour entamer une formation. Même si les papiers ne sont pas encore signés, Patrick constate : « Twitter m’a permis de reprendre confiance en moi. Sans les tweet, je pense que le retour à l’emploi n’aurait pas été possible huit mois en arrière ».
Une initiative soutenue par l’Association Tweet2rue à laquelle il est co-fondateur. Lancée il y a deux ans par « la bande des cinq » au passé de toxicomanes ou d’homme de la rue, l’association a pour but « d’ouvrir sur le monde, coordonner les aides sociales souvent trop imprécises et peu mise en avant. Son but est d’être un outil de resocialisation pour les SDF et de tenter une nouvelle solidarité. » Nicolas est un ami de longue date de Patrick. Il le surnommait le grincheux. « Il se posait dans un coin pour lire le journal et il ne parlait à personne. Twitter lui a vraiment permis de le sociabiliser ».
Impossible pour Patrick @kanter57640 de trouver à la mairie le guide de l’urgence sociale à Valenciennes, Bourges ou Limoges #tweets2rue
— Tweets2Rue (@tweets2rue) 25 Février 2014
Diaporama sonore. 24h avec Roland, un SDF de Metz
Infographie. Les chiffres de l’Abbé Pierre