Il est urgent de réduire notre consommation de viande. Une transformation profonde de notre alimentation est à venir. Une diététicienne nous explique que manger moins de chair animale, c’est possible.
Diviser par deux la consommation de viande d’ici vingt ans. C’est le défi proposé aux Français par Terra Nova, un think tank progressiste. Leur rapport expose les raisons environnementales et sanitaires de cette invitation à éliminer en partie la viande de nos assiettes.
“Il n’est pas nécessaire de consommer de la viande, qu’elle soit rouge ou blanche”, affirme Aurélia Bardot, diététicienne messine. “Sans pour autant l’abandonner, les recommandations de Terra Nova peuvent être suivies”, reconnaît la professionnelle, en remarquant que “les français en mangent trop”.
Pour les protéines, allez voir ailleurs
Selon la diététicienne, une transition massive vers une alimentation plus équilibrée n’est plus très loin. Les protéines qu’on trouve dans la viande peuvent se dénicher ailleurs, “dans les légumineuses, féculents ou en consommant des produits laitiers. On trouve aussi de très bonnes protéines dans les oeufs”. Les asperges, le quinoa, les brocolis, les haricots, le tofu… La liste des aliments riches en protéines végétales est longue.
Aurélia Bardot s’occupe principalement des plus jeunes. Elle observe que “les enfants et les ados consomment beaucoup trop de protéines. L’idéal, c’est de respecter l’apport conseillé, de 0,6g à 0,8g [de protéines, ndlr] par kilo chaque jour”. Un steak à la cantine, oui, mais pas la peine d’en rajouter un second le soir. Pour la diététicienne, les protéines en excès vont créer des toxines qui à haute dose dégradent nos reins, chargés de filtrer le sang.
Devenir flexitarien, c’est très simple
Côté santé, manger moins de chair animale serait bénéfique. “Le meilleur régime, c’est le flexitarien équilibré : on mange de la viande à l’occasion mais pas tous les jours. On a beaucoup plus de nutriments et on est en meilleur santé”, explique Aurélia Bardot. Le terme flexitarien ne plaît pas à tous, souvent trop vite traduit en “semi-végétarien”. Le principe est pourtant simple : inclure la viande dans son alimentation, mais moins souvent. Pour la diététicienne, maîtriser sa consommation de chair en devenant flexitarien, c’est aussi se protéger contre l’obésité et certaines maladies cancéreuses.
L’évolution des habitudes est déjà engagée. “Avec le rapport sur la viande rouge cancérigène, on a eu une modification des habitudes ces dernières années”, constate Aurélia Bardot. Certains patients de la spécialiste s’intéressent “à leur santé et à l’environnement”, mais aussi à leur porte-monnaie.
par Clément Di Roma
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