Au pied de la cathédrale Saint-Etienne se situe depuis 1831 le marché couvert de Metz. Autant prisé par les habitués que par les touristes, il reste un lieu incontournable.
« Je vais prendre quatre oranges à jus et ce sera tout s’il vous plaît », demande le client en remplissant son sac en tissu. Oranges, clémentines, carottes et courges se côtoient sur les étals vitaminés du primeur. En face, les traiteurs italien et français embaument les allées avec leurs plats en préparation pour le coup de feu, car il est bientôt midi. Sur le côté, la fleuriste range les chrysanthèmes multicolores et ferme au contraire sa boutique.
Chassé-croisé
A la pause méridienne, c’est le chassé-croisé dans le marché couvert de Metz. Lieu emblématique du centre-ville, il contribue à son dynamisme, pourtant en perte de vitesse. Les touristes qui ont visité la cathédrale y poursuivent leur chemin afin de ramener quelque chose en souvenir. A l’image de cette famille suisse qui voyage pour la première fois en Lorraine : « Nous sommes gourmets et gourmands, nous voulions découvrir les spécialités locales », raconte Victoria, 42 ans. « C’est un vrai petit bijou », acquiesce son mari Cédric, 43 ans, visiblement sous le charme du bâtiment en pierre de taille jaunes en forme de U qui enserre la place Jean-Paul-II.
A une allure un peu plus rapide et dans un brouhaha de plus en plus fort, les Messins déambulent et font la queue devant les restaurateurs. Frédérique, 56 ans, qui travaille au tribunal voisin, déjeune régulièrement ici. Avec une collègue, elle attend que le serveur finisse de préparer leurs sandwiches. « Soit je viens à la pause, soit en fin de journée pour faire mes courses, explique-t-elle. C’est plus agréable que le supermarché.»
Ceux qui ont davantage de temps s’installent tranquillement à la terrasse intérieure de Chez Mauricette. Les serviettes à carreaux blancs et rouges et la fresque murale, représentant un marché d’une autre époque, donnent au lieu un charme suranné mais chaleureux.
« Une bonne ambiance »
La chaleur, elle vient aussi des commerçants. Certains, comme Arlette, travaillent ici depuis très longtemps. La vendeuse de l’épicerie fine Le Jardin des saveurs ne se verrait pas travailler ailleurs : « Quinze ans que je viens ici quotidiennement, et c’est toujours autant un plaisir », sourit-elle. A 58 ans, la retraite, elle n’y pense même pas. « Je continuerai même ensuite », certifie-t-elle.
Pour d’autres, c’est devenu une histoire de famille. Après 10 ans de marchés extérieurs, Valérie et son mari ont eu l’opportunité de se sédentariser en ouvrant leur stand primeur Maison Houver. Les filles du couple participent aussi à l’affaire. « Il y a une super ambiance avec les autres commerçants, je m’amuse », affirme la quadragénaire.
Et cette bonne ambiance est visiblement la clé du succès. Les commerçants s’accordent tous pour dire que la majorité des clients leur restent fidèles. C’est le cas notamment de Josiane, 68 ans, qui a connu Maison Houver lorsqu’ils étaient en extérieur. « A l’époque, ils étaient installés à côté de mon travail. Quand ils sont arrivés ici, je les ai suivis », raconte la retraitée, qui fait désormais toutes ses courses à l’abri sous la charpente apparente de la halle marchande.
Anne Damiani
Ouvert du mardi au samedi de 7h à 19h.