Fort des succès électoraux de son parti en Moselle, Marine Le Pen se rend à Metz, dimanche 11 décembre, pour son premier meeting dans la course à l’élection présidentielle.
Marine Le Pen espère trouver un terrain favorable en se rendant en Lorraine pour son premier meeting de campagne (Photo : Ernest Moralès)
A l’heure où les différents candidats entrent en campagne, Marine Le Pen a choisi la Moselle pour son premier déplacement en province. Un mois après la présentation de son projet pour l’Elysée, le 19 novembre, la présidente du Front national donne son premier meeting au Parc des Expositions de Metz Métropole, ce dimanche 11 décembre. “C’est un grand honneur que Marine nous fait en choisissant la Lorraine, région qui porte toujours haut et fort les couleurs de notre mouvement “ expliquait sur France 3, Thierry Gourlot, président du groupe FN au Conseil régional et conseiller au dialogue social de la candidate. Le choix de la Moselle et de Metz pour ce lancement est étroitement lié aux scores du FN dans la région. Françoise Grolet, conseillère régionale de Lorraine et membre du bureau politique du Front National, confirme que son parti gagne du terrain en Moselle. Lors des dernières élections cantonales en mars 2011, le FN réalisait un score de 23,33 % contre 15 % en 2004. Françoise Grolet avait même réussi à devancer au premier tour le maire de Metz Dominique Gros (PS) en récoltant 26,4 % des voix. “Si nous faisons des scores importants, c’est aussi grâce à l’attachement à une identité forte”, rappelle Françoise Grolet.
Une région en crise
Le choix de la Moselle peut aussi être expliqué par les problèmes économiques qui la touchent. Le département, en difficulté depuis de nombreuses années, subit sa crise la plus grave depuis 1930. Selon un rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de Lorraine, publié le mois dernier, le produit intérieur brut (PIB) de la Moselle est en recul de 2,1 % en 2009. Le ralentissement de la conjoncture économique mondiale depuis 2008 touche de plein fouet des secteurs déjà sinistrés comme celui de la sidérurgie. ArcelorMittal a d’ailleurs annoncé que le haut-fourneau P6 de l’aciérie de Florange ne redémarrerait pas en janvier comme prévu. Un marasme économique qui pourrait être profitable à Marine Le Pen. Les électeurs pourraient en effet se tourner vers elle, ne faisant plus confiance à “l’UMPS” qu’elle aime dénoncer régulièrement dans ses discours.
Actuellement créditée de 19 % d’intention de vote, la candidate FN devrait revenir dimanche sur ses thèmes phares pour séduire de nouveaux électeurs : l’anti-mondialisation, la sortie de l’euro ou encore la “priorité nationale” en matière économique et sociale. Lors de ce premier meeting, c’est Thierry Gourlot qui doit évoquer la situation de la Lorraine. “La région est exemplaire des problèmes que connaît la France avec la désindustrialisation”, indique Françoise Grolet. “Par exemple, nos propositions pour rétablir les frontières s’applique parfaitement à la Lorraine”.
En marge de ce meeting, une manifestation anti FN a lieu le même jour, place du marché à Borny à 13h. Elle est organisée par la Confédération nationale du travail mais d’autres associations comme SOS Racisme y participent. “Pour nous il est important de manifester car nous sommes en désaccord avec les idées de Marine Le Pen”, explique Caroline Diouf vice-présidente en Moselle de SOS Racisme. “Le problème n’est pas seulement la montée du Front national mais aussi de tous les groupuscules d’extrème-droite. En période de crise, il est toujours plus simple de stigmatiser les étrangers, comme on l’a vu l’année dernière avec le débat sur l’identité nationale, que d’apporter un vrai projet sur la question”, conclut-elle.