Sans surprise, Lionel Messi a obtenu ce mardi 1er Décembre le 54ème Ballon d’Or. Il devient le premier joueur argentin à recevoir ce trophée. De quoi marcher encore un peu plus sur les traces de l’icône nationale, l’idole de tout un peuple, Diego Maradona.


Une récompense ultra-convoitée

Le Ballon d’Or  »France Football » est la récompense individuelle la plus prestigieuse et la plus convoitée du monde footballistique. Elle consacre le meilleur joueur sur une année civile en fonction de quatre critères : les performances individuelles et collectives pendant l’année considérée, le talent, la carrière et la personnalité. Le trophée est décerné par un jury de journalistes de 96 pays.

Vainqueur et meilleur joueur de la Coupe du Monde 1986, finaliste en 1990, vainqueur de la coupe de l’UEFA, double champion d’Italie, élu six fois meilleur joueur sud-américain, consacré sportif mondial de l’année 1986 par  »LÉquipe », élu meilleur joueur du 20ème siècle par la Fédération internationale de football (FIFA), etc… le palmarès de Diego Maradona est aussi long que le casier judiciaire de Pablo Escobar.

Pourtant, El Pibe de Oro ( »le gamin en or ») n’a jamais été élu Ballon d’Or. La raison de cette apparente injustice ? Une simple question de règlement. Le trophée était auparavant réservé aux joueurs disposant d’une nationalité européenne et évoluant dans un championnat du vieux continent, et cela jusqu’en 1995. Sachant que l’enfant terrible du foot argentin a connu ses plus belles heures au milieu des années 80, il est (malheureusement) dans la logique des choses de ne pas voir son nom inscrit au palmarès.

La fierté de tout un peuple

Alors que le trophée a été remporté par des joueurs de nationalités plus ou moins insolites; hongroise, bulgare, danoise, libérienne, ukrainienne, etc, aucun joueur argentin n’était parvenu à monter sur la plus haute marche du podium. Et pourtant, la sélection  »albiceleste » s’est hissée quatre fois en finale de la Coupe du Monde, en remportant deux ainsi que 14 Copa America.

C’est dire à quel point la victoire de Lionel Messi est historique et chargée de symboles pour tout un pays. Un pays dans lequel le football est roi, une véritable religion, un ciment de la nation. Dictatures militaires et crises économiques ont ravagé le pays depuis la fin de la seconde guerre mondiale. En ces périodes troublées, supporter l’équipe nationale constitue l’un des rares moyens d’échapper à l’enfer du quotidien. La victoire au Mondial de 1986 à Mexico a apporté une véritable bouffée d’oxygène à tout un peuple toujours traumatisé par l’oppression d’une junte impitoyable et fortement touché par la pauvreté.

Un successeur attendu

Le football et son enfant béni Diego Maradona tiennent une place tellement importante dans le cœur des Argentins qu’a vu le jour en 1998 ‘‘L’Église Maradonienne », dont le culte est entièrement voué au légendaire numéro 10 de la sélection albiceleste. Elle compte environ 100 000 adeptes. Un phénomène unique et assez surréaliste, mais qui traduit bien l’adoration de ce peuple pour ce sport et pour son idole.

Lionel Messi possède nombre de points communs avec Maradona : tous les deux mesurent moins de 1m70, possèdent un sens inné du dribble, un toucher de balle proche de la perfection, ont porté les couleurs de Barcelone et des Newell’s Old Boys, …  »La puce » rêve de marcher sur les traces de l’idole nationale. Ce Ballon d’Or lui permet de réussir là où son aîné s’est cassé les dents. Ne lui reste  »plus » qu’à briller à la Coupe du Monde 2010 pour être définitivement considéré comme LE successeur d’  »El Pibe de Oro », successeur que tout le pays attend depuis des années…comme le messie.

Thomas REMY