En 2011, les habitants de l’agglomération verront leurs impôts locaux augmenter. Les choix ne sont pas définitivement arrêtés mais il est question d’une hausse de 13%.
architectes : Shigeru Ban, Jean de Gatines et Philip Gumuchdjian
Le Centre Pompidou en partie responsable de la hausse des impôts à Metz. (photo-montage Orianne Valloo)
La nouvelle année coûtera cher aux ménages de l’agglomération messine. Après deux hausses d’impôts consécutives en 2009 et 2010 à Metz, c’est au tour de Metz Métropole d’augmenter à nouveau les impôts locaux (taxe d’habitation, taxes foncières sur le bâti et le non-bâti) de plus de 10%. A la clef, 25 millions d’euros viendront remplir les caisses pour financer le Centre Pompidou et le quartier de l’Amphithéâtre.
Thierry Jean, 5ème adjoint au maire de Metz (PS) responsable du développement économique est catégorique : la hausse des impôts est inévitable. Pompidou coûte à lui seul dix millions d’euros par an et la première année d’augmentation ne suffira pas à rembourser les emprunts bancaires et le coût de fonctionnement du centre.
Au débat d’orientation budgétaire lundi 17 janvier, Jean-Luc Bohl, président de Metz Métropole, a parlé de 13% d’augmentation pour cette année. Insuffisant pour Thierry Jean, qui estime à 30% la hausse de la fiscalité nécessaire pour rentrer dans leur frais. Autour du centre, il faut en effet viabiliser le terrain, c’est-à-dire créer des Voiries et Réseaux Divers (VRD). « Tout ça, ça se paye aussi et c’est le rôle de la puissance publique de le faire ». Un projet de Palais des Congrès est également en marche, de nouvelles dépenses qui font grincer des dents un élu de la communauté de commune. Le maire de Vantoux, Claude Bellei (MoDem), menace de s’opposer au vote du budget le 14 février prochain. En cause : une hausse injuste de la fiscalité selon le maire, qui reproche à Metz Métropole de ponctionner davantage les ménages pour financer des projets d’urbanisation jugés extravagants comme le Mettis. Thierry Jean rétorque : « M. Bellei se construit une image de refus au mépris de tout réalisme, c’est ce que l’on appelle le populisme […] Le Mettis n’y est pour rien, il est payé par le versement transport [taxe payée par les entreprises de dix salariés et plus]».
Face au maire de Vantoux, l’ensemble des communes de Metz Métropole a choisi de rester solidaire autour de Jean-Luc Bohl. Mais beaucoup d’élus de gauche accusent le coup… et le gouvernement. La loi du 1er janvier 2010 supprime la taxe professionnelle, les entreprises seraient favorisées aux dépens des ménages selon certains maires. « L’État compense en grosse partie la suppression de la taxe professionnelle, l’augmentation des impôts n’est pas directement liée. » réplique Thierry Jean. L’adjoint au maire de Metz est convaincu du bien-fondé de cette augmentation, « la suppression de la taxe professionnelle est une bonne chose pour les entreprises et les emplois mais cela a des conséquences, il faut les assumer et ce sont les ménages qui vont en pâtir cette année. »