Webullition est toute la semaine du 28 au 31 mars 2023 aux Assises internationales du journalisme de Tours. A cette occasion le Conseil de déontologie journalistique et de médiation a organisé un atelier interactif sur les bonnes pratiques journalistiques, l’occasion pour les participants de découvrir le rôle du conseil.
« Vous êtes à un repas d’entreprise. Après avoir un peu bu, le patron d’une grande société cotée en bourse, vous dit que ses actions sont surévaluées de 20%. Qu’est ce que vous faites ? Est-ce que vous gardez l’info pour vous, ou bien vous appelez votre rédacteur en chef immédiatement pour publier l’info dans la minute ? » Yann Guégan, vice-président du Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM), pose le décor. Ce mardi 28 mars, le conseil organise un atelier pour sensibiliser aux bonnes pratiques journalistiques, lors des Assises du Journalisme de Tours. Les participants doivent maintenant se prononcer. D’un bout à l’autre de la salle, les avis divergent et les débats fusent. Certains estiment que l’information est d’intérêt public, tandis que d’autres mettent en doute le discernement du dirigeant, du fait de son alcoolémie.
A travers les cas concrets, les intéressés découvrent « les règles de rigueur, d’exactitude, d’impartialité, d’équité et d’intégrité », comme le détaille le livret des bonnes pratiques publié par le conseil.
« Notre objectif est d’expliquer les bonnes pratiques qui font une bonne information, et que les gens se rendent compte de la complexité de la production de l’info » explique Pierre Ganz, secrétaire du CDJM et ancien journaliste. Tous les participants ne sont pas journalistes. « On veut que le CDJM soit connu. Peut-être que le public sera plus critique mais il sera amené à mieux comprendre la fabrication de l’info » poursuit-il.
Le rôle du CDJM
Depuis sa création en 2019, le CDJM intervient dans les écoles de journalisme et dans les festivals pour faire connaître les bonnes pratiques et « pour les amener à réfléchir » précise Pierre Ganz.
Journalistes comme citoyens peuvent saisir le conseil s’ils estiment qu’il y a un manquement aux règles déontologiques journalistiques. « Environ 70% des saisines ne concernent pas la déontologie. Beaucoup confondent ligne éditoriale et règles journalistiques » détaille-t-il.
Pour délivrer ses avis, les membres du conseil se fient à trois chartes complémentaires : la charte de Munich, celle du Syndicat national des journalistes et celle de la fédération internationale des journalistes.
Des avis mais pas de sanction
Le CDJM n’est pas punitif, il ne rend que des avis. « On ne donne pas de sanction, car sinon cela irait sur le sens du droit. On est les gardiens de la déontologie pas du droit. Pour moi la sanction n’est pas efficace, je préfère la vertue pédagogique » explique le secrétaire. La crainte du CDJM est l’autocensure des journalistes en cas de
Si un journaliste a peur d’être sanctionné, la crainte du CDJM est qu’il s’auto-censure.
Claire Fleuriel, Cassandra Tempesta, Léa Rifaut