Dans le petit monde du journalisme, il y a un « avant » et un « après » numérique. Afin d’en parler, des professionnels vont se réunir autour d’une table, le 1er décembre à l’Université Paul Verlaine de Metz.
Les discussions de la première table s’axeront essentiellement autour de l’arrivée du numérique dans les rédactions. Tous sont concernés, que ce soit les médias nationaux ou la PQR (presse quotidienne nationale), chacun doit faire face à une véritable révolution professionnelle. Des changements s’opèrent, soit par de nouveaux outils, soit par de nouvelles pratiques mais un seul constat, il faut être innovant pour exister. Six professionnels seront réunis autour de cette table et apporteront leurs propres expériences au débat. Au cours de cette discussion il s’agira de déterminer les éléments qui peuvent permettre à une rédaction de s’adapter, ou au contraire les freins qui les empêchent de passer le cap.
Les six intervenants de cette table seront :
Grégoire Lemarchand, @greglemarchand, journaliste à l’Agence France Presse spécialisé dans le numérique. L’AFP est certainement l’un des leaders de l’information en France, et pour le rester il a fallu que l’agence change. Depuis quelques années elle propose un journal multimédia sur son site Internet, mélangeant texte, vidéo, photo et audio, il est également disponible dans plusieurs langues. Le fameux fil de nouvelles AFP est également visible en bandeau du site. Il s’agit là d’un bon exemple d’adaptation d’une rédaction à l’omniprésence du numérique. Un article sur Grégoire Lemarchand sur Obsweb.net
Philippe Amez-Droz, doctorant et chargé de cours à l’Université de Genève, parlera de la situation actuelle des médias suisse. La législation de ce pays n’est en effet pas aussi permissive qu’en France et les journaux locaux ont beaucoup de mal à tirer leur épingle du jeu et à exister face au « service public », certains vont jusqu’à se délocaliser en Thaïlande afin de contourner les contraintes administratives et financières sur le travail nocturne. Un article sur Philippe Amez-Droz sur Obsweb.net
Aline Leclerc, @aline_leclerc, journaliste pour Le Monde.fr, s’intéressera au Live Journalism, une pratique qui connaît un fort développement ces derniers mois. Elle consiste à rendre compte en direct d’un évènement en utilisant les plateformes telles que Twitter (et les Live Twitt) ou Cover It Live, l’évolution d’une manifestation peut être rapportée minute par minute. Si l’affaire DSK est un excellent exemple de Live Journalism, le procès a été retranscrit en direct grâce à Twitter, on peut aussi se souvenir du suivi qui a été fait de la catastrophe de Fukushima, dont l’évolution était retranscrite heure par heure. Un article sur Aline Leclerc sur Obsweb.net
Caroline Goulard, @dataveyes, co-fondatrice d’Actu Visu et de Dataveyes, traitera de la datavisualisation (ou visualisation de données) et de son importance pour les médias. Il s’agit de transcrire des données dans une interface graphique pour les rendre plus facilement compréhensibles pour l’utilisateur. Longtemps cantonnée à des images statiques, il est aujourd’hui possible grâce au numérique de créer des interfaces interactives d’autant plus faciles à comprendre. De nombreux exemples fleurissent sur la toile et de plusieurs rédactions s’y essaient, à l’image d’OWNI qui a pris le parti de les intégrer directement dans sa ligne éditoriale. En voici un exemple sur le thème « Les Français et le nouveau monde numérique » : http://owni.fr/2011/11/08/inria-tns-sofres-les-francais-et-le-numeriqu/
Vincent Florant, @vincentflorant, responsable Marketing et développement pour Libération.fr parlera de sa propre expérience dans le domaine du web. Recruté par Libération dans le but d’adapter l’offre de diffusion du journal sur Internet, il en a fait un des sites d’information les plus consultés chaque jour. Son intervention à la table se concentrera essentiellement sur le nouvel outil que sont les tablettes numériques. Véritables « ordinateurs de canapé », elles ont pourtant changé la conception qu’on pouvait avoir des journaux. De simples compléments à des supports journalistiques à part entière, les rédactions doivent se poser les bonnes questions pour exploiter au mieux les tablettes.
Antoine Msika, @amsika, community manager du site Pearltree. Au centre de son intervention on trouvera la curation de données. Cette pratique au nom d’origine anglo-saxonne peut se résumer assez facilement par l’accumulation et la valorisation de contenus en ligne. Mettant l’accent sur l’aspect communautaire, le site Pearltrees tend aujourd’hui à devenir une référence dans le domaine, permettant à des utilisateurs d’intéragir et de partager des pages qu’ils jugent pertinentes. Un article sur Antoine Msika sur Obsweb.net.
L’animation de cette table sera assurée par Brigitte Sebbah (@brigittesebbah), maître de conférences en information-communication à l’université Paris-Est Créteil et Thibaut Dollander (@tdollander), doctorant à l’université de Metz sous la direction d’Arnaud Mercier.