Si le confinement du mois de mars n’avait pas épargné les élèves du secondaire, cette fois ci les cours ne se poursuivront pas à distance. Une rentrée hors norme pour le personnel et les élèves qui devront s’adapter au protocole sanitaire renforcé instauré dans les établissements.
Emmanuel Macron l’a annoncé mercredi 28 octobre lors de sa dernière allocution : les lycées resteront ouverts et devront appliquer des mesures renforcées. Lundi 2 novembre, dans la plupart des établissements, enseignants et surveillants prennent connaissance des nouvelles mesures sanitaires en même temps que les élèves. Au lycée Pierre d’Ailly de Compiègne, peu de professeurs sont rodés sur les règles de cette rentrée sous Covid. « On ne peut pas vous répondre, on en sait autant que vous », a annoncé l’un d’entre eux à la classe d’Eve, élève de première, « c’est l’un des seuls enseignants à avoir pris la parole sur le sujet », explique la jeune fille.
Une rentrée improvisée qui ne permet ni aux enseignants ni aux personnels de vie scolaire de répondre à toutes les questions des adolescents. « J’ai appris hier, le jour de la rentrée, les mesures que nous devions appliquer vis-à-vis des élèves. », dénonce Heather, surveillante à la cité scolaire d’Amiens. En effet, à quelques jours de la reprise, les administrations ont dû mettre en place les consignes des autorités sanitaires pour limiter la propagation du virus. Des solutions en accord avec le protocole sanitaire indiqué par le gouvernement et adaptées en fonction des établissements.
Des mesures tardives mais comprises
Au lycée Louis Thuillier de la cité scolaire d’Amiens, un maximum de précautions a été instauré. Les gels hydroalcooliques mis à disposition dans les couloirs et dans les salles depuis le mois de septembre sont toujours d’actualité et de nouvelles règles viennent renforcer le protocole. Depuis lundi, la direction du lycée a décidé de répartir les élèves en deux groupes qui alternent entre cours en présentiel et cours à distance. Les salles de classe sont disposées de sorte que chaque élève respecte la distanciation sociale ce qui est aussi le cas dans le réfectoire.
« Les mesures ont très vite été comprises et appliquées par l’ensemble de l’établissement, souligne Lison une élève de première, j’estime que mon lycée a fait en sorte de prendre un maximum de mesures, elles sont nettement renforcées mais je pense que la direction ne peut pas en faire plus sans impacter l’enseignement. »
Bien que la reprise des cours se soit déroulée sans encombre, pour certains cette nouvelle ligne de conduite pourrait vite devenir oppressante. Le port du masque en cours de sport est devenu obligatoire et les interactions entre élèves sont plus limitées. « C’est difficile pour tout le monde, les interactions sociales sont si importantes. Une élève de l’internat est venue vers moi en pleurant parce qu’elle n’était plus avec ses amis dans aucun cours », raconte Heather qui surveille également l’internat du lycée.
« En présentiel, il y a un côté humain. »
« Je pense que nous devons être prêts à effectuer des choses qui ne sont pas forcément en accord avec nos petites préférences si nous souhaitons mettre fin à la pandémie et à cette période compliquée. », estime Manon qui débute sa dernière année au lycée Cassini de Clermont de l’Oise. Si la situation se dégrade, les lycéens devront reprendre le chemin des cours à distance. Des circonstances que l’élève de terminale veut éviter, « En présentiel il y a un côté humain. Les professeurs et les élèves préfèrent majoritairement enseigner et étudier en présentiel, c’est plus pratique, plus agréable et mieux organisé. »
Les futurs bacheliers sont conscients d’une éventuelle fermeture des établissements scolaires afin de stopper la propagation du virus, quitte à impacter leurs conditions de travail à quelques mois des épreuves du bac.
Annabelle Rochet