« Inutiles », « encombrantes », « trop petites »… Les pièces de un et deux centimes risquent-elles de disparaître en France ? Décryptage.
En France, les pièces de centimes coûtent plus cher à produire que leurs valeurs faciales… FAUX
En 2015, l’Irlande avait décidé d’arrêter de faire manufacturer les pièces de 1 et 2 centimes car celles-ci revenaient plus chères à produire que leurs valeurs faciales. Selon un rapport du plan de paiement irlandais, la production en Irlande d’une pièce de 1 centime coûte 1,65 centimes, quand la fabrication d’une pièce de 2 centimes coûte 1,94 centime.
En France, il faut compter 1,2 centime pour confectionner les pièces de 1 et 2 centimes. Sauf celles de 1 centime, les autres centimes ne coûtent pas plus cher à fabriquer que leurs valeurs faciales. Produire les deux ensembles est donc rentable. (Pour info, comptez 1,3 centime pour produire une pièce de 5 centimes.)
En revanche, produire les centimes coûtent plus cher… au sein de l’Union Européenne
Les 46 milliards de pièces de 1 et 2 centimes en circulation dans l’Union coûtent à la fabrication parfois jusqu’à quatre fois leur prix. Le surcoût pour la zone euro est chiffré à 1,4 milliard d’euros.
Certains pays européens ne font plus fabriquer de pièces de 1 et 2 centimes… VRAI
Mentionné plus haut, l’Irlande autorise, depuis octobre 2015, les commerçants à arrondir les prix des transactions aux 5 centimes les plus proches (un achat de 10,23 euros passera à 10,25 euros, un autre à 10,22 à 10,20). Idem pour les Pays-Bas, la Finlande et la Belgique. La Suède réfléchit, elle, à supprimer totalement les espèces pour passer à une monnaie 100% digitale.
La France réfléchit à supprimer les pièces de centimes… FAUX
Non, la question n’est pas à l’ordre du jour. La France ne perd pas d’argent à faire manufacturer les pièces rouges. La Monnaie de Paris, l’institution qui fabrique ces pièces pour le compte de la France, à produit 287 millions de pièces rouges en 2015.
Pourquoi on en parle ?
La question de la monnaie est récurrente. Tout laisse à croire qu’elle sera amenée à disparaître. Selon Laurent Schmitt, spécialiste en monnaie, tout a été mis en place pour que les gens « paient en carte bleue, avec leurs téléphones, par virement. À l’avenir, ces modes de paiement seront la normes. La monnaie telle que nous la connaissons est condamnée. » Les pièces rouges : extinction à petit feu.
Moran Kerinec et Robin Ecoeur