Yann* est journaliste pigiste dans une antenne de Radio France. Parce qu’il aime son travail, il est prêt à en accepter les nombreuses contrariétés.
« Des fois, j’aimerais bien avoir plus de stabilité »
« J’attends un coup de fil en permanence, ils peuvent m’appeler à tout moment ». Yann, 23 ans, est pigiste pour une antenne de Radio France depuis fin septembre. Trois mois pour lesquels il attend encore d’être payé. Rémunéré 56 euros net à la journée, il ne réalise qu’entre 6 et 7 piges par mois.
Une situation qui perdure, car il n’ose pas contacter d’autres entreprises de presse. De peur de perdre sa place s’il est absent pour une pige. « Je ne cherche pas encore ailleurs puisque Radio France me prévient presque la veille pour le lendemain. C’est souvent pour des arrêts maladie… ».
Et remplacer les journalistes absents signifie forcément être polyvalent. Yann peut réaliser aussi bien des sujets économiques que culturels. « Du coup, je me sens un peu stressé », avoue-t-il, « mais surtout la veille des sujets que je fais en direct ».
Flexible, disponible et… stimulant
Yann accumule un salaire de misère, travaille surtout les week-ends et jours fériés et se considère comme « la voiture-balai des journalistes ». « Même si mes sujets sont diffusés et qu’on me fait confiance, j’ai le travail que les autres ne veulent pas faire », explique-t-il. Mais pour rien au monde il ne changerait de métier. « J’aime la radio, et j’accepte les difficultés ».
« Parfois, j’aimerais bien avoir plus de stabilité, mais j’ai envie de rester dans ce média ». Yann peut aussi se le permettre parce qu’il utilise ses économies. Il en est conscient. « Si je n’avais pas ces sous-là, je travaillerais dans un canard que je n’aimerais pas plus que ça. Mais il aurait le mérite de me faire manger ! »
* Le prénom a été changé.
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