Faire de Metz une ville 100% cyclable : l’ambition de René Darbois, adjoint à l’Écologie, ne séduit pas la droite. Jeudi dernier au conseil municipal, celle-ci a demandé le report de la subvention du Plan Vélo. Sans succès.
Piste cyclable dans le quartier du Sablon de Metz.
« Cette motion est stupéfiante, nous n’avons aucune explication sur le coût net de ce Plan Vélo. C’est de l’improvisation, nous demandons le report de ce point. ». Hier soir au conseil, Emmanuel Lebeau, conseiller municipal d’opposition s’en est prit à René Darbois, adjoint Verts à la mobilité et à son projet d’écomobilité, Mob d’Emploi. 100 000 euros de subvention sont proposés par la municipalité. Beaucoup trop cher pour les opposants à Dominique Gros, maire PS de Metz, qui soulignent que cette aide a triplé « de manière injustifiée », depuis la mise en place du plan Vélo, le 1er juillet 2010.
« Excusez-moi d’être ambitieux » se justifie René Darbois. « On cherche l’efficacité, dans l’immédiat, nous n’avons pas fait le choix du VLS (Vélo en Libre Service) car celui-ci est trop coûteux. Nous menons une vraie politique de gauche avec une volonté forte et déterminée de construire un véritable réseau cyclable à Metz. ». Contrairement à Nancy, Paris ou Lyon, la ville a fait le choix d’une gestion associative avec location à la journée, plutôt que de concéder la gestion d’un parc à un opérateur privé.
« Metz 100% cyclable d’ici à 10 ans »
« Nous avons instauré le Plan Vélo pour que les Messins l’adoptent comme moyen de transport préféré » déclare René Darbois. L’adjoint au Maire souhaite consacrer à son Plan un budget total de 20 millions d’euros, sur la durée du mandat, dont 1,238 millions pour 2011 avec mise à disposition de 100 vélos supplémentaires (soit 180 en tout dont 6 électriques). La création d’une maison de la mobilité est également prévue, Place de la République.
Pour René Darbois, le développement du vélo repose sur trois piliers : la création d’infrastructures, le déploiement d’une offre de service par le partenaire Mob d’Emploi et l’appropriation d’ « une culture vélo ». Mais pour Jérémy Aldrin, conseiller municipal UMP, « la culture du vélo ne se décrète pas, considérer que le tout-vélo est la politique à mener est une erreur ». Martine Nicolas, plus modérée, s’est déclarée favorable à l’extension des pistes cyclables mais « uniquement si elles sont sécurisées, ce qui n’est pas encore le cas ». L’opposition voudrait « un schéma plus structuré » et demande en attendant le report de ce point de l’ordre du jour. En vain, celui-ci ayant été adopté par la majorité.