Une hache, un marteau ou un hachoir de boucher, le Pôle Emploi et le commissariat de police de Metz ne sont plus sûrs… Un homme désespéré et armé a effrayé plus d’une personne la semaine dernière.
Un homme d’une quarantaine d’années a été condamné lundi dernier à cinq mois de prison ferme pour « port d’armes blanches, menaces de morts et violences dans des institutions publiques ». Moussa est algérien et habite à Metz depuis plusieurs années. Sans femme ni enfant, il est au chômage et son titre de séjour est périmé depuis peu.
Il n’a plus aucun droit ni ressources financières. Il demande à sa sœur d’aller payer pour lui 112 euros, demandés pour le renouvellement de sa carte, à la préfecture de Moselle. Celle-ci se fait renvoyer par l’institution qui demande à voir l’intéressé.
Le 7 novembre, Moussa débarque au commissariat de police de Metz. Il réclame violemment qu’on le renvoie en Algérie. « Je veux quitter ce pays de merde. Mettez-moi au centre de rétention administrative », tonne-t-il. Il insulte les agents de police pour se faire interpeller. Ces derniers le fouillent et découvrent un marteau et une hache sous son manteau. Les policiers arrivent à calmer l’homme et le relâche.
« J’vais te buter… »
Deux jours plus tard, l’individu se déplace au Pôle Emploi du Sébastopole, dans l’idée d’obtenir quand même ses allocations chômage.
Là, l’employée qui le reçoit lui explique : « Désolée, je ne peux rien faire. Il nous faut des papiers d’identité valables ». Moussa jette brutalement ses papiers sur le bureau, dont son permis de conduire. Les insultes et menaces de mort fusent : « J’vais te buter pauvre merde ! », s’exclame l’homme. La tension monte. Il dévaste le bureau de l’employée et fait tomber l’ordinateur. Apeurée, la femme s’enferme dans le bureau d’à côté et prévient la police.
Les agents mettent l’individu en garde à vue et découvrent sur lui… Un hachoir de boucher.
Dans l’impasse
Son audience a lieu le 14 novembre en comparution immédiate. Il explique la présence de ces armes « pour sa défense personnelle » et nie les menaces de mort. La procureure considère le prévenu comme « une personne qui estime que tout lui est dû et à qui la société en veut » et d’une extrême dangerosité. Elle requiert cinq ans ferme.
En revanche, l’expertise psychiatrique infirme cette opinion en caractérisant Moussa « avec un état de conscience lucide ». L’avocat reprend cette idée en insistant sur « sa grande détresse », et ajoute que « l’incarcérer serait le marginaliser encore plus ». Il estime qu’un rappel à l’ordre serait suffisant.
Moussa s’en sort avec cinq mois de prison ferme. Le retour au pays peut attendre.