Rencontre avec Pierre Roeder, reporter du Républicain Lorrain qui part jeudi pour 15 jours de reportage aux côtés des bénévoles de Medilor (Médecins d’Intervention de Lorraine) en Haïti.
Pourquoi avez-vous opté pour le métier de journaliste reporter ?
« J’ai plutôt une nature de reporter. Je ne suis pas un analytique. Je sens les choses, les gens, les atmosphères… C’est ça qui m’intéresse. J’aime fouiller, raconter la diversité des rencontres, des expériences. C’est typiquement le reportage ».
Reporter pour un journal régional ça étonne souvent les gens…
« Le reportage ce n’est pas tellement l’éloignement. C’est la capacité qu’on a à aller le plus loin possible dans le sujet. On peut faire de grands reportages sur des vies ordinaires. Le but c’est d’aller loin dans les confidences ».
Une semaine après le séisme, ce n’est pas un peu tard pour couvrir la catastrophe ?
« Je n’ai pas une grande culture du grand reportage et je ne connais pas Haïti donc je ne suis pas parti tout seul. Quand j’ai su que des gens du coin (Medilor) partaient je me suis dit que c’était l’occasion. J’y vais un peu plus tard que les autres mais il n’est jamais trop tard. Je vais juste arriver dans une autre phase. Le désespoir sera différent et d’autres choses se dégageront ».
Comment imaginez-vous votre reportage à Haïti ?
« Ça va être étrange. Je pars dans l’inconnu de ce que je vais trouver là haut et de ce que je vais pouvoir y faire. Je pense que ma première entrée ce sera les humanitaires. Je pars avec les bénévoles de l’association Medilor donc mes premiers papiers vont porter sur eux. Je vais faire du reportage sur leur travail, sur l’orphelinat où on va être accueilli… Je vais camper le décor. Même si je ne sais pas comment ça va se passer, je ne pars pas la fleur au fusil. Pour l’heure, je prépare le terrain. Revue de presse et livres sur Haïti, téléphone satellite, sac à dos, chaussures de marche, nourriture, lampe frontale… Il ne me manque plus qu’un sac banane ».