Pour certains c’est juste un accessoire. Pour Astrid Perrette, gérante de la Boite à Chapeaux à Metz, c’est toute une vie. Portrait d’une chapelière.
« Je ne sors jamais sans rien sur la tête. J’ai toujours aimé les chapeaux ». Quand elle était petite, on a offert à Astrid Perrette une poupée avec un chapeau. Depuis la passion ne l’a pas quittée. D’ailleurs quand on lui demande combien elle en possède, elle est bien incapable de répondre : « J’en ai partout! Rien que dans ma voiture il y en a sept ».
A-t-elle un chapeau préféré? « Pendant un mois peut-être, au-delà c’est difficile! » Pas de chapeau porte-bonheur non plus, ça dépend des saisons.
Pourtant elle met du temps à lier travail et plaisir. Elle travaille pendant huit ans dans le paramédical, et un jour, elle saisit sa chance: « Je ne m’y attendais pas, j’ai appris que la boutique était à vendre ». A 29 ans la jeune femme ne se pose pas de question, elle reprend le commerce d’un chapelier à Metz. « A cet âge là, vous foncez! » confie-t-elle. Même si avec le recul, elle reconnait que si c’était à refaire, elle agirait différemment, moins spontanément.
Spécialisée dans la fabrication de chapeaux de mariage, elle en crée aussi pour les courses hippiques, le Carnaval de Venise ou encore les Catherinettes ; autant dire qu’Astrid ne manque pas d’imagination. La jeune femme met un point d’honneur à n’utiliser que des matières naturelles, comme le crin ou les plumes. Elle reçoit tout type de clientèle : « Hier j’avais un adorable client de 8 ans » dit-elle un sourire au coin des lèvres. Pour répondre au mieux aux demandes de chacun, tout passe par le feeling : « ça va dépendre de la personnalité du client, de son budget, et de la place du chapeau dans la cérémonie. Chaque tête a son chapeau ». Si elle a pris quelques cours de dessin, elle avoue ne pas beaucoup s’en servir ; la plupart des clients lui font confiance. A tel point que certaines personnes malades n’hésitent pas à pousser la porte de la boutique. « J’en vois de plus en plus. Au moins une ou deux par jour ». Un type de clientèle qui demande une attention particulière avec des commandes plus spécifiques.
Pour être à la pointe de la mode et mieux garnir son magasin, elle complète ses créations personnelles par les modèles du moment. Elle se rend deux fois par an à Paris pour choisir sa collection. Les défilés de mode sont aussi une source d’inspiration pour elle. Si son métier est une passion elle prend soin de l’oublier… Enfin, pas totalement: « J’adore voir mes chapeaux se balader dans la rue! »