Inondation, hausse des températures, séisme… La Terre va mal. La jeunesse, surnommée “la génération Greta”, partage une passion ardente pour la préservation de l’environnement et une détermination à se faire entendre. “Friday for future”, association créée à l’origine par Greta Thunberg, est au cœur de cette mobilisation. Pablo Flye fait parti de “ces jeunes” qui ont repris le mouvement en France.
Les doudounes ne sont pas sorties. 32,5, c’est une température record à Bordeaux en ce mois d’octobre. L’année 2023 bat des records. Elle devrait être la plus chaude de l’histoire jamais enregistrée : 1,4°C au-dessus de celle de l’ère préindustrielle selon le système de mesure de l’agence européenne Copernicus. L’éco-anxiété, qui touche majoritairement les jeunes, fait surface dans les Larousse. Tous ont un point commun : la peur d’un futur incertain.
“On est un mouvement de jeunes fait pour les jeunes”
Avec ses discours percutants et sa détermination, l’activiste suédoise Greta Thunberg créée son propre mouvement en 2018 : “Friday for future”. Elle a inspiré des millions de jeunes à se mobiliser pour le climat. C’est le cas de Pablo Flye, cofondateur de “Friday for future France” et porte-parole du collectif. “Notre objectif est que des gens qui n’ont jamais milité nous rejoignent. On est un mouvement de jeunes fait pour des jeunes”, affirme le jeune de 19 ans. Le militant était autrefois élève au lycée Jacques Marquette à Pont-à-Mousson. Il est désormais à Paris. Le Lorrain a choisi de mettre de côté les bancs de l’école pour se consacrer pleinement à la cause climatique.
Il n’a jamais baissé les bras malgré ses débuts compliqués. “Ma première grève pour le climat, c’était lors de mon année de troisième, j’avais essayé de faire mobiliser du monde… et finalement, nous n’étions que deux”, raconte-t-il en rigolant. Il ajoute avec fierté : “Aujourd’hui, je me retrouve à organiser à l’échelle nationale des mobilisations qui touchent des milliers de personnes”. Pour lui, l’engagement est à la portée de chacun, et il a fait de cette conviction le moteur de son action au sein de “Friday for future”. L’activiste s’investit particulièrement dans la proposition d’une ligne stratégique pour l’association. Les actions ciblées sont définies en collaborant avec d’autres membres. Intégration de nouveaux membres, mobilisation du public, chaque segment du collectif se concentre sur un secteur particulier. La spécialité de Pablo ? Le volet stratégique, la coordination et le rôle de porte-parole.
Réduire les émissions de CO2
Cette année, le Conseil d’Etat a pointé du doigt l’inaction climatique du gouvernement. Pablo suit ce raisonnement. “On considère que ceux qui devraient en faire beaucoup plus ce sont les dirigeants politiques et économiques qui devraient être leader de la transition. Malheureusement, ils ne le font pas, ils ont d’autres intérêts”, soutient le Lorrain. “Friday for future” aspire à ce que les décideurs politiques agissent de manière cohérente avec les objectifs de l’accord de Paris : réduire considérablement nos émissions de gaz à effet de serre.
Pour atteindre ses objectifs, Pablo veut mettre en place des actions concrètes : rénover les logements, limiter la vitesse de circulation, réduire la place de la voiture individuelle. Faciliter l’accès au train en instaurant des mécanismes de taxation pour les vols aériens et le kérosène, c’est ce vers quoi il aspire. En matière de nutrition, le militant préconise une diminution de la consommation de viande. Il appelle à ce que l’État endosse un rôle précurseur. Un combat à la hauteur de ses ambitions.
Julie Mallica & Sandra Lochon