Depuis le vendredi 30 octobre, la France vit son second confinement pour lutter contre la propagation de la Covid-19. De nombreux lieux de loisirs tels que les salles de sport ou les piscines ont fermé leurs portes et les cours de sport amateur sont annulés. Pour contrer cela, des séances sportives en ligne s’organisent afin que les Français continuent de bouger tout en restant chez eux.
Dans la ville de Saint-Dié-des-Vosges, tous les professionnels du sport ont dû s’adapter à ces nouvelles conditions. Il a fallu preuve de créativité pour explorer de nouvelles manières de pratiquer une activité physique depuis chez soi.
Kévin Goubernator, entraîneur au club Fit and Fight de la ville a trouvé une solution afin de maintenir ses cours. Ce club de boxe thaïlandaise, cross-training, self défense et autres sports de combats, propose en tant normal des séances du lundi au vendredi. L’annonce du confinement par le gouvernement a bouleversé ce calendrier. Le club a tout de même décidé de mettre en place des cours en ligne à partir de 19h le lundi, le mercredi et le vendredi en essayant de maintenir cette fréquence jusqu’à la fin du confinement.
La structure déodatienne “Aquanova America” a elle aussi fermé ses portes lors de l’annonce du confinement. Ce centre aqualudique dispose de plusieurs espaces dédiés à la pratique du sport. Elisa Zanzi, coordinatrice accueil et commercial, et Auxence Serra-David, coordinateur forme expliquent l’importance de la mise en place de cours en ligne dès le premier confinement : “Nous avons souhaité maintenir le lien social avec notre clientèle, la plupart de celle-ci se retrouvant privée de ses activités. Afin de leur permettre d’avoir la motivation, nous avons donc sollicité nos coachs pour qu’ils puissent diffuser des cours en ligne”
Lors du premier confinement, Kévin Goubernator avait lui aussi déjà eu l’idée des séances de sport en ligne, alors qu’il était président de l’association Esprit Thaï. Le contexte sanitaire l’a poussé à fusionner l’association avec le club Fit and Fight afin d’aborder la rentrée sportive plus sereinement pour faire face aux incertitudes qui planaient déjà depuis début septembre. Le coach sportif se rappelle de la manière dont il a mis en place sa première séance en direct: “Ça s’est fait le plus simplement du monde. J’étais dans mon salon et j’ai posé mon téléphone. Je lance un direct sur ma page Facebook et puis c’était parti.” À l’aide d’un téléphone seulement, une réelle communauté soudée s’est créée au fil des jours: “ J’ai trouvé ça hyper intéressant et hyper riche humainement de créer ce genre de rencontres.”
La décision de reprendre ce qui avait été mis en place par le coach sportif huit mois plus tôt a été prise rapidement au sein du club : “On a attendu comme tout le monde le discours du président jeudi soir. Vendredi le staff d’entraîneurs s’est réuni pour se dire que dans tous les cas on se devait de garder le contact avec nos adhérents.” Entretenir le lien avec le public est primordial lors de périodes de coupures semblables à celle du confinement. La structure Aquanova qui compte près de 1400 abonnés souhaite également garder ce contact avec tous ses adhérents. Cela permet de ne pas se faire oublier par les habitués en créant un lien différent. Elisa Zanzi et Auxence Serra-David ne doutent pas de la motivation des sportifs confinés chez eux : “Les clients ont été réactifs et ont apprécié la démarche la première fois. Nous savons que l’attente est la même pour ce nouveau confinement.”
Un sentiment d’abandon
Garder le contact et créer du lien social est l’une des principales vocations du sport amateur selon le coach sportif : “On estime que c’est un peu de notre devoir d’assurer ce lien même s’il est virtuel […] On va mettre nos séances en public pour essayer d’attirer un maximum de monde, ça permet aussi quelque part de faire connaître l’association.” Un milieu associatif qui aujourd’hui souffre et se sent délaissé par le gouvernement lors des prises de décisions: “ Pour toutes les associations sportives c’est une situation très très compliquée surtout qu’on a l’impression que le gouvernement donne peu ou pas d’importance au milieu associatif. Le milieu amateur aujourd’hui est très largement mis de côté. ”
Malgré les restrictions mises en place pour lutter contre la propagation du virus, les structures et les associations sportives se surpassent afin de proposer de nombreux contenus en ligne accessibles à tous. Par exemple, les cours proposés par Aquanova commencent le 4 novembre et sont publiés sur la page Facebook Moncentreaquatique. Quant au club Fit and Fight, il propose des séances ouvertes à tous durant toute la période du confinement. “Pour s’inscrire, il suffit de se connecter sur la page Fit and Fight à 19h […] Ça peut même créer des vocations à des gens qui n’étaient pas très sportifs au départ et puis pour ceux qui sont sportifs naturellement, ça permet de garder le contact et de s’entretenir.”
Les portes des salles de sport resteront bien fermées à clés ces prochaines semaines. L’équipe d’Aquanova espère que ce confinement soit le dernier afin de rouvrir sa structure rapidement dans de bonnes conditions. Malgré toutes les restrictions, la pratique sportive continue à distance grâce aux nombreuses initiatives prises par les clubs. Pour toutes les âmes de sportifs, de diverses séances ouvertes à tous sont mises en ligne chaque jour sur Internet.
Le sport universitaire également touché
Malgré une rentrée bien préparée pour accueillir les étudiants dans les meilleures conditions sanitaires, les structures sportives universitaires ont dû fermer après seulement un mois d’activité. Mais ce n’est pas cela qui va empêcher les enseignants de programmer des séances pour leurs étudiants qui seront retransmises en direct: “On va essayer de proposer des cours tous les soirs de 18h à 21h. ” annonce Olivier Cotin, professeur de sport. La première séance a eu lieu lundi 2 novembre et la vidéo est partagée par la page Facebook du SUAPS de Metz. Malgré des débuts techniques difficiles, plusieurs sports sont proposés aux étudiants souhaitant pratiquer une activité sportive depuis chez eux durant la semaine: “Il y a déjà eu du pilate, ce soir il y a du yoga, il y a aussi eu une introduction aux danses latines”.
Emma Georges
