lhnart_copie

Laurent Hénart, un capitaine tout sourire malgré la tempête

 

Largement battue au premier tour par la liste socialiste, l’équipe UMP sait qu’il lui reste fort à faire pour l’emporter dans ces élections régionales 2010. Les troupes ont été mobilisées jeudi soir pour un ultime meeting, dans la salle Braun à Metz.

 

 

Ayant récolté 34,36% des suffrages du premier tour, le président sortant Jean-Pierre Masseret (PS) sait qu’il a acquis un matelas confortable face à son adversaire le plus redoutable, Laurent Hénart (UMP, 23,77%). Même dans le camp de la majorité présidentielle, c’est la soupe à la grimace. Pourtant, lors d’un meeting messin organisé jeudi rue Mozart, l’UMP ne veut pas s’avouer vaincue. Comme une évidence, face à près de 200 spectateurs acquis à la cause du trop surnommé « Kennedy lorrain ». Cette rencontre a des allures d’échauffement avant un match de catch, l’adversaire en moins : Laurent Hénart et son entourage se faisant désirer, la musique rock un poil cliché (on a frôlé le fameux « Eye of the Tiger ») et l’ovation attendue. Tant qu’à entrer dans un cliché, autant s’y fondre jusqu’au bout : comme une bande de lutteurs américains, les copains de la tête de liste UMP commencent en fustigeant Jean-Pierre Masseret et son bilan à la tête de la région1. La Lorraine étant la région qui a mobilisé…le plus fort taux d’abstention de France, l’UMP y voit un filon inexploité d’électeurs déçus et indécis. C’est un Jean-Luc Bohl actif qui ouvre le bal, devant quelques élus de la région et Jean-Louis Borloo, revenu soutenir son « copain Lolo ». Le maire de Montigny et président de Metz-Métropole a critiqué « l’anesthésie générale » du mandat socialiste, avant d’encourager « une équipe jeune et talentueuse autour de Laurent. » Philippe Leroy, président du Conseil Général de la Moselle, s’est montré fier du candidat Hénart comme s’il était son fils : « Il a fait des progrès formidables depuis qu’il est en Lorraine (sic) ! ». Anne Grommerch s’est montrée nostalgique avant même que l’élection n’aie pris fin. « C’est un peu dur de se dire que c’est la dernière réunion…mais il reste deux jours de mobilisation forte et autant d’espoir malgré les résultats du premier tour ! » Sous un tonnerre d’applaudissements, Laurent Hénart prend ensuite la parole, presque gêné d’avoir à interrompre une si belle preuve d’amour. « Les Lorrains, on les comprend, on les accompagne, mais on ne leur montre nulle part où aller. » La formule majeure de son programme est lâchée, la foule exulte. Hénart continue en soulignant « le retour de l’exaspération et de l’incompréhension des électeurs, qui ont pour conséquences une abstention massive et le retour de l’extrême-droite. » Enfin, le ministre le plus rigolo de tout le gouvernement Fillon amuse de nouveau l’assistance par quelques hors-sujet dont il a le secret : recommandation d’une côte de veau dans un excellent restaurant messin, anecdote sur Wilppy (le fameux quartier messin), sans oublier Laurent, ce « drôle de zozo », son « petit frère » : « si Edgar2 avait son Giscard, moi j’ai trouvé mon Hénart ! » Si l’UMP ne parvenait pas à placer son favori à la tête de la région, les Messins auront au moins pu s’amuser, lors de cette deuxième tournée messine de Jean-Louis Borloo.

 

1Etaient visés : la dette et les dépenses de la région, la formation et les critères « verts » entre autres.

 

2Edgar Faure (1908-1988), président du Conseil en 1952 et 1955-56. « VGE » était le directeur adjoint à son cabinet.