Avec le Roller Derby Metz Club, c’est un peu comme si le gymnase se transformait en salle de spectacle. Les joueuses sont là pour gagner mais aussi pour faire le show. Si elles ont l’esprit d’équipe, la force tactique, ces femmes aux patins à roulette ont également le sens du style !
Le jeu va bientôt commencer mais avant d’affronter l’adversaire toute la Roller Derby Team se lance pour plusieurs tours de piste afin de se présenter. Équilibre sur une jambe, slalom, course en arrière, tout roule comme sur des roulettes. La speakeuse prend le micro : « Et voici Lenny Pain, la numéro 23 ! » Ici, les surnoms sont de rigueur. Chaque joueuse en a choisi un. Apoca’slip now, BLITZ ! Purple cat, Harley Queen, Teddie Bearing du Detroit, à chacune son personnage et sa petite histoire. « C’est mon surnom de base », explique Oshie Brodywood également appelée la Machine, « Brody est une chanteuse et avec Brodywood ça donne un petit côté Hollywood ; je trouvais que ça sonnait bien. »
Tout est dans le détail
Un visage recouvert de poudre blanche, des yeux crayonnés, une bouche étirée en un long sourire noir, Oshie Brodywood n’a pas dérogé à la règle du maquillage. Ses coéquipières ont elles aussi sorti la trousse, le rouge à lèvres et les pinceaux pour dessiner sur leur peau de quoi faire le show. Des triangles rouges sous le regard telles des larmes, un gros bandeau noir autour des paupières, des fausses moustaches, des lentilles oeil de chat, le public en prend plein les yeux. Et ce n’est pas tout. Leurs casques sont décorés avec des stickers « Don’t be a pussy, Play Roller Derby », des têtes de mort ou encore des groupes de musique. Leur style se décline sur toutes les parties de leur équipement. Des coudières aux imprimés léopard, des chaussettes zébrées, des lacets fluos, des roulettes vertes, rouges, bleues. Un véritable défilé de personnalités.
Femmes actuelles
Samuel, coach de l’équipe, ne cache pas le caractère bien trempé de ses filles : « Si elles perdent le match, il y a des chances qu’elles refusent de vous parler. » Et du tempérament, il ne faut surtout pas en manquer dans ce sport de contact. Encore un peu essoufflée, Oshie Brodywood souligne : « Il faut une sacrée mentalité, rester calme quand on se rentre dedans. On se doit de positiver et de s’encourager pour ne pas se laisser aller. » A la fois féminine dans leur style et masculine dans leur force, ces sportives représentent assez bien la femme actuelle. Celle qui assume sa féminité tout en n’ayant pas peur de foncer. Celle qui agit sans se nier. « Le roller derby est un sport créé par les femmes et pour les femmes, un sport où celles-ci savent être sexy et ne se laissent pas marcher dessus », ajoute celle qu’on surnomme la Machine. Le Roller Derby Show vous présente donc la femme 2013.
Article écrit par Emeline Piucco / Crédits photo : Aurélie Bazzara
Pour en savoir plus : Le roller derby, comme sur des roulettes