Le groupe d’Anne-Sophie Rémy participe depuis un an au processus de soutien au développement artistique. Conseils et outils sont donnés aux artistes sélectionnés pour leur permettre de se professionnaliser.
Impulse, c’est le nom du programme musical coup de pouce de Metz. Actuellement à sa deuxième édition, ce soutien est proposé aux artistes émergents de la région. Deux projets finalistes sont sélectionnés après un appel à candidatures pour leur permettre de bénéficier d’une aide de la BAM (Cité Musicale) ainsi que des Trinitaires. De la communication à l’affinement du projet, ces structures mettent tout en oeuvre pour accompagner ces artistes locaux.
En 2019, les artistes du Grand-Est PVLSAR et Room me ont pu être suivi par le programme Impulse. Et derrière ce deuxième projet, se cache celui d’Anne-Sophie Rémy. Le choix de ce nom de groupe, littéralement « chambre moi », n’est pas anodin. « La chambre, c’est le lieu le plus intime qui existe » explique t-elle. « C’est là où on fait l’amour, où on pleure. Room me, c’est un peu : mets moi dans ma chambre. » Si on surpasse la traduction anglaise, ce nom « veut aussi dire chambrer quelqu’un.» Si les membres de Room me aiment taquiner et rire, ils ont aussi vocation à se professionnaliser. « Avant Manu il aimait bien racontait des blagues entre les chansons. C’est bien tu rigoles pendant 5 minutes. Mais après c’est la fête a la saucisse, on sait plus où on en est dans le concert », sourit Anne-Sophie Rémy. Le programme Impulse leur a notamment permis de se structurer, d’évoluer sur scène, mais aussi d’apprendre à gagner en visibilité.
Pourquoi avez-vous souhaité participer au programme Impulse ?
On voulait se professionnaliser. Ce qu’on cherchait c’était avant tout développer Room me et gagner en visibilité.
En quoi un programme tel que le programme Impulse, vous permet de vous professionnaliser ?
Impulse, c’est un tremplin. Cela permet de travailler notre communication, rencontrer des professionnels et intégrer un label. C’est un métier de réseau. Il faut savoir communiquer aujourd’hui et utiliser les bons outils. Et tout ça, la Cité Musicale nous l’enseigne. C’est comme un couteau-suisse. Ça nous donne les outils pour avancer dans la direction que l’on souhaite.
Comment a évolué votre projet entre vos débuts dans ce programme et aujourd’hui ?
Le dessein de départ a toujours été clair. Mais il est mieux encadré. On sait mieux gérer la scène aussi. A ce sujet, par le biais d’Impulse, la BAM nous met à disposition chaque semaine une scène pour répéter. Ce sont 4 heures par semaine en conditions réelles. Sinon, notre split sort le 3 janvier 2020 et surtout on prévoit la sortie d’un nouvel album pour la fin 2020. Et justement, on va intégrer cet album au programme Impulse.
Donc cette aventure, c’est donnant-donnant. Ce programme est tout jeune. La Cité Musicale de Metz nous apporte beaucoup et nous, on les aide à se perfectionner.
N’avez-vous pas peur de perdre votre identité du début ?
Non. Au sein d’Impulse, on collabore avec les intervenants pour améliorer la portée de Room me. Mais le processus de création et d’écriture, je le gère seule. On ne m’explique pas comment écrire mes chansons.
Au contraire, cette opportunité que la Cité Musicale nous offre, veut nous permettre d’aller encore plus loin dans ce que l’on souhaite faire. Voilà pourquoi on a décidé de rester dans ce programme. Car la deuxième année est dédiée à la communication. Les prochains objectifs sont d’avoir un booker et d’intégrer un label. Grâce à Impulse, on a plus de chances d’y parvenir.
Pensez-vous que ce genre de programme est indispensable pour de jeunes artistes émergents qui voudraient se professionnaliser ? Qu’est-ce que vous souhaiteriez leur dire ?
C’est compliqué. Pour un groupe de jeunes, habitués des réseaux sociaux, ce n’est pas nécessaire. On voit beaucoup de jeunes artistes autodidactes qui ont compris comment ça marche.
Mais moi, je fais partie de la génération intermédiaire. Je vis avec ça aujourd’hui et j’en vois l’utilité pour percer, mais je ne sais pas bien les utiliser et ça ne m’intéresse pas.
Par contre, un conseil que je donnerais aux jeunes artistes qui veulent devenir pro ce serait de se donner à fond sur un seul projet. Son projet perso. Celui que l’on veut voir aboutir. C’est ce que je fais depuis 5 ans maintenant et j’ai vu la différence. Je connais trop d’artistes qui ont perdu du temps à faire plusieurs projets à la fois et résultat, rien n’a duré dans le temps.
Si Room me était présent le 24 octobre dernier aux Trinitaires de Metz aux côtés de T/O et MNNQNS, d’autres concerts sont prévus pour cette fin d’année. Les sonorités de Room me sous l’influence de Chealsy Wolfe ou encore PJ Harvey sont à retrouver le 12 décembre au DERBY CLUB GIRLS ROCK ! de la Cartonnerie de Reims ou le lendemain, 13 décembre, au Rock’n Bike de Longwy.
Clément Legros et Amélie Pérardot