Des enseignants ont manifesté jeudi après-midi, devant l’inspection académique de Moselle, à Metz, pour afficher leur mécontentement face à la réforme des rythmes scolaires. Trois d’entre eux témoignent.
« C’est Peillon qui réforme, c’est nous qui payons ! »Le slogan accompagne les coups de sifflets des enseignants grévistes présents devant le bâtiment de l’inspection académique de la Moselle. Ils demandent la suspension de la réforme sur les rythmes scolaires. Des dizaines de pancartes affichant « non à la réforme »sont fixées sur les grilles de l’enceinte et munis de banderoles et de hauts parleurs, ils tentent de se réchauffer en scandant leurs revendications devant le portail métallique de l’inspection académique qui reste clos. «Nous voulons rappeler au ministre de l’Education nationale que la priorité au primaire se définit autrement que par la seule réforme des rythmes scolaires » explique Joëlle Noller, enseignante à Thionville et membre du Syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs des écoles et PEGC, majoritaire chez les enseignants.
Plusieurs centrales sont représentées, le SNUipp FSU, la CGT et FO.« Il y a aussi beaucoup de choses à revoir en terme de conditions de travail. Par exemple, plus de temps de concertation entre les enseignants, plus de moyens pour les écoles et des effectifs allégés pour une prise un charge plus individuelle des élèves», ajoute Joëlle. Ils ne sont pas très nombreux aujourd’hui, un peu plus de soixante. Émilie a fait le déplacement depuis le petit village de Lixing-lès-Roulhing, près de Forbach, où elle enseigne. La jeune femme, mère de deux enfants en bas âge, pense que le nouveau rythme ne convient pas aux jeunes enfants. « Ils sont vraiment fatigués à la fin d’une semaine des quatre jours et demi». Elle déplore aussi un manque d’écoute de la part des instances supérieures. « Nous volons faire remonter le mécontentement des enseignants car nous n’avons pas le sentiment d’être pris en compte. Personne ne nous demande notre avis, alors nous allons voir ce qu’il est possible de faire ».
Même son de cloche pour Eric Zolver, directeur de l’école d’Ars-Laquenexy et secrétaire départemental du SNUipp pour la Moselle, qui pointe du doigt le manque de flexibilité du ministère. « Nous voulons une autre réforme qui soit réellement concertée car celle-ci nous a été imposée d’en haut. On ne peut même pas faire de dérogation, comme c’était le cas en 2008. On ne nous donne pas le choix, c’est vraiment bloqué à Paris» explique Éric, qui regrette la faible mobilisation du jour. Selon le rectorat, le mouvement de grève a été suivi par 16 % des enseignants seulement dans l’académie Nancy-Metz. Un rassemblement timide qui n’enterre pas les espoirs des manifestants lesquels prévoient déjà une action commune qui permettrait de mobiliser à la fois enseignants et parents d’élèves.