Samedi 3 février, un stand de sensibilisation été installé place de la République. La Ville de Metz en partenariat avec le géant pharmaceutique GSK a organisé l’évènement. Le but ? Prévenir des multiplications de méningite.
Ce samedi 3 février, les passants ont pu voir des igloos un peu particuliers sur la place de la République. Transparent pour l’un et blanc pour l’autre, ils sont censés matérialiser le côté visible-invisible de la méningite.
Dans un contexte de recrudescence de cette maladie, le laboratoire GSK (GlaxoSmithKline) et l’association Petit Ange ont organisé de 10 à 17h un evènement de sensibilisation. Son but ? Sensibiliser à la maladie à travers le dialogue et l’information. « Santé publique a même parlé d’hyperendémie*. Il y a une grande méconnaissance dans ce secteur. Un parent sur trois disent ne pas la connaître », détaille Guislaine Zoller, responsable campagne en charge de la communication. Selon une étude de novembre 2023 de l’Institut Pasteur Plus de 400 cas de méningites à méningocoques ont été répertoriés depuis le début de l’année 2023, soit une augmentation de 36 % par rapport à 2019. « L’objectif c’est de trouver un équilibre entre le côté ludique et la difficulté à l’expliquer », a-t-elle ajoutée d’un ton motivé. La méningite est une inflammation des tissus qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Elle peut être mortelle et nécessite des soins médicaux immédiats.
Petit Ange parti trop tôt
Cette journée est portée par Patricia Merhant-Sorel, présidente de l’association Petit Ange ensemble contre la méningite. « Le combat de l’association : prévenir les familles, les aider et éviter la maladie. Leur dire qu’il existe des vaccins ». Encore méconnus, ceux-ci assurent une protection individuelle, mais ne stoppe pas la circulation de la bactérie.
« Il y a 10% des enfants qui décèdent », ajoute Patricia. C’est d’ailleurs le décès de sa fille de 4 ans de la méningite qui a poussé cette femme de 60 ans originaire du Havre vers cet engagement associatif. « Si j’avais su, si j’avais été informé, avec beaucoup de si, peut-être qu’elle serait encore là ». Depuis, elle alerte les citoyens comme aujourd’hui, aussi bien que le ministère de la Santé à qui elle envoie régulièrement des courriers.
L’association reverse les dons aux familles handicapées. En 2022, c’est un chèque de 5000€ qu’ils ont offert à la famille de la petite Louise dans le Sud Est de la France (Lunéville). Avec cet argent, la fille a reçu une voiture pour personne handicapée. « On fait aussi des évènements sportifs, on a fait une marche en Auvergne », se souvient la présidente.
Des ateliers ludiques et d’informations
Plusieurs ateliers sont disponibles : un Escape Game, un mur de questions-réponses et un espace d’échange avec des professionnels de santé. « Le but de l’Escape Game : en une dizaine de minutes, il faut trouver trois mots clés qui définissent la maladie à l’aide d’indices », explique Jérémy Boos, animateur de l’atelier avec une tablette à la main. Ensuite, les visiteurs approfondissent le sujet. Des réponses aux questions sont apportées sur des cubes. « Cela sert aussi à casser les fausses idées reçues qu’on a tendance à se faire », montre Guislaine.
A gauche de l’entrée principale, des pharmaciens ou des médecins sont présents pour expliquer les symptômes de cette maladie. Des personnes sont également sur place pour témoigner des effets de la méningite. « La ville de Metz a distribué des flyers dans les crèches et les bâtiments municipaux notamment », affirme Thien-Anh Dang-vu, venu de Paris pour participer à l’évènement.
La famille Beauciel est venue en savoir plus. « J’ai vu le prospectus chez le pédiatre. J’en ai parlé à ma mère. On a décidé d’y aller ensemble avec ma fille et mon fils », détaille Johanna le sourire aux lèvres. Elle en garde de bons souvenirs. « C’est bien, c’est ludique et pédagogique. On a appris des choses, comme la manière dont on attrape la maladie, qui est concerné », se remémore-t-elle en hochant la tête. « Faut-il aussi réussir à trouver les informations dans l’Escape Game. On ne pense pas forcément à prendre l’indice qui correspond », rajoute Mait, la maman. Une expérience enrichissante même pour les plus petits. A l’image de Loane, 8 ans, ravie de cette sensibilisation. « J’ai appris des choses sur le monde de la science, comment on travaille dans un laboratoire, qui est concerné par la maladie. C’était bien. »
* Hyperendémie = transmission intense et saisonnière. L’immunité est insuffisante pour empêcher l’effet de la maladie sur tous les groupes d’âge, selon le dictionnaire environnement.
Julie Mallica