Elle est belle, l’égalité des sexes dans les médias. Le 5 octobre, le New York Time révélait une vaste affaire de viols et d’abus sexuels qui auraient été commis par le producteur Weinstein. Peu après, Causette publiait une compilation de témoignages de doctorantes disant avoir été abusées par leur responsable. Le 12 octobre, L’Obs et Rue 89 sortaient un article glaçant sur le consentement sexuel. Glaçant car alimenté de trop nombreux témoignages de femmes qui avaient dit « oui » car forcées. Un faux oui en somme. Un vrai viol, en gros. Ce faux oui a même un nom, on l’appelle « zone grise », en langage plus soutenu.
Et puis il y a un autre concept, pour expliquer pourquoi il y a une zone grise. La culture du viol. Associer les deux mots fait saigner les oreilles. L’idée est née aux Etats-Unis en 1970. Vulgarisée, la notion explique les liens qu’il y a entre les rapports sexuels non consentis et le tissu culturel qui les entourent. Une femme qui porte une jupe ne sera pas perçue pareil d’un pays à l’autre. Un regard non plus. Une notion qui tendrait presque à justifier les réflexions du type : « Non mais t’as vu comment elle était habillée ? Elle l’a bien cherchée ! ».
Non, c’est non
Beaucoup de mots, pour qualifier des maux inqualifiables. Pourtant, il n’y a pas tant de subtilités dans la question. Quand ce n’est pas oui, c’est non. Quand c’est non, c’est non.
Alors oui, c’est bien d’en parler. Pour enlever ce tabou autour de la question.
Mais à quel moment dit-on que la femme est l’égale de l’homme ? À quel moment dit-on que la femme est un Homme ? Parce que le problème vient peut-être d’ici. De ces hommes qui pensent qu’une femme ne vaut pas un homme, parce qu’on ne leur a jamais dit, parce qu’ils n’ont jamais voulu le comprendre. De ces femmes qui pensent la même chose. Qui par automatisme, par habitude, parfois par peur, ne disent rien face au sexisme.
On en parle quand, de ce besoin criant de changement de mentalité ?