Garde à vous ! Le 97ème anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918 a été célébré à Metz par des cérémonies au Monument aux Morts et Place d’Armes. Dans le cadre de la transmission de la mémoire aux jeunes générations, des lycéens des établissements scolaires Louis Vincent et Robert Schuman de Metz ont pris part à cet hommage. Un acte symbolique entre générations qui tente de se pérenniser à travers les âges et les époques.
Mercredi 11 novembre, 9h.
Sous la porte Serpenoise, tous les portes drapeaux sont regroupés. Sur le côté, discrètement, l’orchestre de l’Arme blindée cavalerie se prépare. Aux abords du monument aux morts, des militaires, des enfants, des adolescents, des hommes, des femmes et des figures politiques sont rassemblés. En fanfare ou au pas, les différentes troupes font leur entrée square Galliéni, sous les yeux admiratifs des spectateurs. Il fait bon, le silence règne.
Mercredi 11 novembre, 9H15.
La cérémonie commence par la revue du piquet d’honneur, effectuée par le général de corps d’armée Jean-Louis Paccagnini, gouverneur militaire de Metz. S’en est suivie la passation du drapeau entre les différents élèves du lycée.
A revoir ici :
Très impliqué dans l’organisation de l’événement, un élève du lycée Louis Vincent – accompagné de Monsieur André Weber, président de l’Union française des associations de combattants (UFAC) – a fait la lecture du manifeste de l’association. « Vive la République, vive la France » a conclu le jeune homme, après un discours orienté sur le devoir de mémoire de chacun. Des paroles relatives aux événements de la Grande guerre, qui ont rappelé que cet anniversaire du 11 novembre 1918 permettait de se souvenir des sacrifices et de la « réelle dimension que nul n’a le droit d’effacer, d’amoindrir ou d’ignorer ».
Pascal Bolot, préfet délégué pour la défense et la sécurité de la zone Est, lui a emboîté le pas avec la lecture du message du secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, chargé des anciens combattants et de la mémoire. Il a expliqué que cet hommage et ce souvenir seront célébrés de nouveau en 2016, par la réunion des pays ayant combattu aux côtés de l’armée française. Le Canada, l’Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l’Angleterre ou encore l’Australie seront regroupés les 29 mai à Verdun, et 1er juillet dans la Somme pour comprendre « le poids et en même temps les extrêmes auxquels le nationalisme a conduit l’Europe ». Pascal Bolot a également cité la célèbre décoration de la croix de guerre, renommée croix de la valeur militaire en 1956 qui construit selon lui « un lien intergénérationnel indélébile qui regroupe toutes celles et tout ceux qui ont fait la démonstration de leur courage […] et de leur esprit de sacrifice de 1915 à aujourd’hui ». Ce discours s’est terminé par un rappel du but de cette commémoration : transmettre aux jeunes générations ce souvenir de ceux tombés pour la France, car c’est « notre devoir et notre responsabilité collective ».
Enfin, les différentes autorités et associations se sont relayées aux pieds du monument aux morts pour y déposer des gerbes de fleurs.
Passation inter-générationnelle
Malgré les rappels incessants quant à l’intergénérationnalité du devoir de mémoire, seulement deux lycées étaient présents aux cérémonies commémorative du 11 novembre 2015. Ils étaient peu nombreux mais très investis. Christopher, élève au lycée Louis Vincent, est fier d’avoir participé et contribué à cette journée commémorative. L’éducation de ses parents franco-anglais y est sûrement pour beaucoup.
Son père,Tim, vient d’Angleterre.
Nathalie, sa mère, de France.
Divorcés, ils sont pourtant réunis à Metz aujourd’hui. A leurs yeux, se souvenir est important. Pourquoi? « Parce que c’est ce qui a créé notre présent » conclut-elle. Commémorer la guerre 14-18, c’est se souvenir de tous les sacrifices et de tous les changements que cette guerre a opéré. Mais c’est aussi une manière de ne pas réitérer les erreurs du passé, de comprendre et transmettre ce qui en a découlé. D’années en années les survivants de cette guerre ont disparu et ne peuvent plus témoigner de ce qu’ils ont vécu et enduré pour le raconter aux générations à venir. Cette commémoration tend-elle a disparaître ? Aujourd’hui, la transmission de ces valeurs et de la mémoire se fait de plus en plus par le biais de l’école et les corps militaires actuels. Le but de cette initiative pédagogique? Sensibiliser les jeunes générations, faire évoluer cette transmission pour ne pas oublier.
Retour historique sur la commémoration
La commémoration a été instaurée par la loi du 24 octobre 1922, intitulée « journée nationale pour la commémoration de la Victoire et de la paix ». En 2012, cette loi est étendue à l’ensemble des morts de France. Il s’agit d’une reconnaissance à l’égard de l’ensemble des morts pour la France, tombés pendant et depuis la Grande Guerre. Signé le 11 novembre 1918 près de Rethondes (Oise, région Picardie), l’Armistice clôt la Première Guerre Mondiale, qui a causé la perte de plus d’un million de militaires français, et de 300 000 civils. C’est aussi un 11 novembre, en 1920, que le corps du « soldat inconnu » fut inhumé sous l’Arc de Triomphe à Paris. La flamme de ce soldat est ravivée tous les soirs par le Comité de la flamme, et des représentants d’associations.
Mercredi 11 novembre, 10H30.
Les cloches de la cathédrale de Metz et tambours de l’orchestre résonnent en même temps Place d’Armes. Le commentaire introductif à cette seconde cérémonie a été lu par des élèves du lycée Louis Vincent. Ce texte est le fruit d’un travail de rédaction réalisé en amont et conformément à la thématique de cette année : « un siècle de progrès et d’évolution dans la prise en charge (et l’accompagnement) des blessés de guerre. »
[toggle title= »De la mémoire et des décorations »]
Le 11 novembre était placé sous le signe de la mémoire mais pas seulement. C’était aussi l’occasion de mettre à l’honneur les militaires de la garnison qui se sont illustrés dans l’accomplissement de leur mission. Pendant cette cérémonie, les autorités militaires ont remis : une légion d’honneur au grade d’officier, une médaille militaire pour un sous-officier de la gendarmerie, 3 ordres nationaux du mérite au grade d’officier et 8 ordres nationaux au grade de chevalier notamment à deux médecins de Legouest et à deux officiers de la gendarmerie Lorraine.
[/toggle]
La cérémonie s’est poursuivie avec la lecture de l’ordre du jour du Maréchal Foch, par des élèves du lycée Robert Schuman de Metz
préalablement au « cessez le feu » sonné par un clairon de la musique de l’armée blindée Cavalerie.
Finalement, les honneurs aux emblèmes ont été rendus après le départ des autorités pour clore cette matinée sous ambiance musicale, remplie de souvenirs, partagée par tous. Repos, soldats !