Entre rencontres amoureuses et prostitution, le site Sugardaddy.fr déclenche la polémique. L’association Équipes d’action contre le proxénétisme vient de porter plainte contre le portail de rencontre pour éclaircir la situation.
Plateforme de rencontre ou vaste réseau de prostitution ? Cœurs esseulés ou désirs insatiables ? Le site de rencontre Sugardaddy.fr marche sur un fil bien fin et, d’après l’association Équipes d’action contre le proxénétisme, tangue plus du côté de l’illégalité que du sentiment amoureux. Le groupe vient d’ailleurs de porter plainte contre le portail en ligne devant le tribunal de grande instance de Paris.
Si les diamants, yachts et voitures de sport y apparaissent, ce sont les jeunes filles aguicheuses au sourire mutin qui occupent le plus de place sur la page d’accueil de Sugardaddy.fr. Pour décrire leurs clients, les responsables du site utilisent pour les Don Juan, des expressions comme : « Vous avez bien réussi dans la vie mais vous vous sentez seul » et « Vous êtes une femme. Vous en avez ras-le-bol des jeunes sans ambition et sans avenir » pour les Juliette acidulées. Des termes que ne laissent que peu de place au doute quant à l’objectif du site : s’amouracher d’un vieux Crésus en quête d’une cure de passion. Mais c’est en pénétrant dans les petites annonces du site que l’on découvre le pot aux roses.
Lancé en 2010 et reprenant toutes les ficelles d’un format existant déjà aux États Unis (Seekingarrangement.com), Sugardaddy.fr dissimule soigneusement toutes références à une quelconque transaction financière. Pour 29,90 € par mois, le papa gâteaux peut accéder à une liste de naïades prêtes à faire quelques câlins en échange d’un beau butin.
Pour Équipes d’action contre le proxénétisme, ces petites précautions ne prennent pas et mettre fin à l’hypocrisie exercée par le site est un objectif affiché. L’avocat de l’association Me Henri de Beauregard explique : « Le terme de Sugardaddy ne souffre aucun doute : il s’agit bien ici de proposer des rapports sexuels contre rémunération ou cadeaux et donc de faire de l’argent sur la misère que vivent ces femmes » (Source : mytf1news). Un portail en ligne très habile pour camoufler les excès et une association déterminée à dévoiler les dérives, le tribunal de grande instance a trois mois pour mettre à nu les faits.