Vivendi devait donner une réponse concernant le rachat de SFR hier soir. Mais il faudra encore attendre puisque le groupe n’a pu prendre de décision. Bouygues et Numéricable sont toujours en attente.

Après trois semaines de négociations exclusives avec Numéricable, torpillé par Bouygues, Vivendi devait se prononcer sur les suites de son projet : vendre SFR à Numericable, entrer en négociations exclusives avec Bouygues ou introduire SFR en Bourse. Mais hier soir, Vivendi n’a pas su prendre de décision. Les négociations doivent donc « se poursuivre ce weekend », comme le précise un porte-parole du groupe.

Bouygues prêt à payer en cash

Hier matin, Bouygues relancait les enchères en précisant dans un communiqué que le groupe, « convaincu de la force industrielle de son projet de fusion entre Bouygues Telecom et SFR et de la création de valeur qui en résulte pour ses actionnaires, a remis à Vivendi le vendredi 4 avril une offre fortement améliorée, valable jusqu’au 25 avril 2014 ».
À quelques heures de la décision finale concernant le rachat ou non de SFR, Bouygues avait donc augmenté son offre à près de 15 milliards d’euros, en cash. Une proposition qui risque de changer la donne dans la lutte acharnée contre Numéricable pour racheter SFR.


Pourquoi payer si cher ? 

Mais pourquoi Bouygues est-il prêt à donner autant pour racheter SFR ? «Numericable peut vivre sans mettre la main sur SFR, c’est plus compliqué pour Bouygues. S’il parvient à racheter SFR, il s’impose comme le numéro 1, mais s’il échoue, il sera le groupe le plus fragile dans un marché à quatre opérateurs», analyse Jean-Michel Huet, directeur associé du cabinet BearingPoint Management & Technology Consultants. C’est donc en multipliant les offres – colossales ! – pour attirer l’attention de Vivendi que Bouygues espère remporter les négociations. Mais le groupe de Martin Bouygues n’a de toute manière pas le choix. S’il veut survivre, il doit mettre la main sur SFR.