Lors d’une opération menée dans la nuit du 4 au 5 avril par des hommes armés, deux prêtres italiens et une sœur italienne ont été enlevés au nord du Cameroun.
Véritable razzia sur les religieux au Cameroun. En une nuit deux prêtres italiens et une sœur canadienne ont été enlevé dans le nord du pays. C’est lors une opération menée entre vendredi et samedi que des bandes armées ont débarqué à bord de plusieurs véhicules. Les groupes ont ensuite pris d’assaut les habitations des hommes de foi avant de les kidnapper. Les prêtres, Giampaolo Marta et Gianantonio Allegri, sont originaires de Vicence, dans le nord de l’Italie. L’un des deux prêtres vivait depuis six ans sur le sol camerounais tandis que le second était arrivé depuis environ un an. Le rapt qui s’est déroulé vers 2 heures, heure locale, a eu lieu dans la province du Tchère, à une vingtaine de kilomètres de la poreuse frontière avec le Nigeria.
Le ministère des affaires étrangères italien, à l’origine de ces informations, a mis sur pied une unité de crise et alerté son ambassade à Yaoundé. Dans l’intérêt des victimes, des consignes de discrétion ont été données et le diocèse de Vicence reste muet. Le vicaire général accuse la secte de Boko Haram. «Ce sont eux (les Boko Haram) qui l’ont fait», affirme-t-il sans aucun doute.
Les Boko Haram étaient à l’origine de l’enlèvement du prêtre français Georges Vandenbeusch. Libéré il y a trois mois, il avait été kidnappé dans la même région avant d’être détenu au Nigeria voisin. La secte extrémiste mène des campagnes de terreur entre le Cameroun et le Nigeria depuis 2009. Habitué aux actions macabres, pillages et rapts, le véritable nom de ce groupe qui prône un islam radical est Jama’atu Ahlis Sunna Lidda’awati wal-Jihad ce qui signifie « l’éducation occidentale est un péché ». Aucune information n’a pour l’instant filtré sur l’identité des ravisseurs, mais cette opération semble porter toutes les caractéristiques des Boko Haram.