Un cercle silencieux s’est une fois de plus dessiné sur la place d’armes de Metz. Lundi 30 novembre , une centaine de personnes s’y sont rassemblées pour protester contre la politique d’immigration du gouvernement.
Le 30 de chaque mois, les cercles de silence rassemblent des citoyens de tous horizons opposés aux expulsions de sans-papiers. Sur une initiative de la Ligue des droits de l’Homme et de Réseau éducation sans fontières (RESF), leur silence crie leur réprobation face à ce qu’ils estiment être des « traitements inhumains et dégradants ». « Nous protestons par le silence parce qu’il n’y a rien à dire face à cette politique honteuse. Les gens qu’on veut défendre n’ont pas le droit à la parole et ce silence, c’est par solidarité avec eux », explique Isabelle Mire, membre de RESF. « On est là pour faire prendre conscience aux gens qui passent qu’il y a vraiment un problème. Beaucoup d’entre eux sont désinformés, les politiques sécuritaires leur font croire que les sans-papiers sont dangereux. On est là pour leur prouver le contraire » , rajoute Charles Roederer, président de la délégation de Metz de la Ligue des droits de l’homme.
Ce rassemblement mensuel réunit de nombreuses associations qui militent pour un monde plus humain, mais aussi des citoyens lambda. Au milieu du cercle, quelques jeunes : « Chacun a droit à des papiers. La France est une terre d’asile depuis longtemps, mais aujourd’hui, on l’a oublié », rappelle Perle, 23 ans. « C’est incompréhensible, on refuse l’asile à des immigrés qui viennent de pays en guerre », s’inquiète son amie Tiphaine.
Coïncidence hivernale et tragique, en ce début de soirée, une partie du cercle était occupée par le bus des Restos du coeur. « Les sans papiers viennent peu aux cercles car ils ont peur de se faire interpeller, regrette Isabelle Mire, mais ce soir ils étaient plus nombreux car eux aussi ils ont faim.»