Fin décembre, elle envisageait de lâcher une « bombe atomique » dans la campagne de Nicolas Sarkozy. Finalement, Christine Boutin (PCD) soutiendra comme en 2007 les rangs de la majorité UMP.
« Pour nous, chrétiens démocrates, le choix est fait. C’est avec enthousiasme, espérance et confiance que nous choisissons Nicolas Sarkozy. » Lors du discours phare du candidat sortant à Villepinte dimanche 11 mars, Christine Boutin a définitivement enterré la hache de guerre avec le candidat sortant, en saluant son engagement « sur des valeurs de civilisation […] qui nous créent le devoir de le faire gagner, et de faire gagner la France. » Pourtant, en visite à Gandrange en décembre dernier, la présidente du parti chrétien démocrate tenait un discours bien moins élogieux envers le chef de l’Etat.
1. Sur les valeurs fondamentales
Le 22 décembre dernier, en bataille pour récolter les 500 signatures, Boutin pointait du doigt la volonté de l’UMP de bloquer sa candidature, n’hésitant pas à douter de « l’état démocratique » de la France. A Villepinte, elle estime au contraire que pour le Président de la République, « il convient de respecter les principes fondamentaux qui font notre pays. »
« L’Elysée méprise ma candidature » Gandrange (22/12/2011)
2. Gandrange, choix symbolique
A l’heure de ses premières déclarations, Boutin venait de déposer une gerbe de fleurs devant la stèle, désormais dérobée, où reposaient les promesses de Nicolas Sarkozy faites aux ouvriers d’Arcelor Mittal de Gandrange en 2009. Avec ce geste symbolique, l’ancienne Ministre du logement et de la ville avait alors marqué ses différences avec le candidat UMP.
3. Consolider l’Europe sans Schengen ?
Face « aux progrès sérieux » à fournir en matière de politique d’immigration en Europe, le Président de la République a déclaré à Villepinte qu’il pourrait suspendre la participation de la France aux accords de Schengen. Fin décembre, la présidente du PCD mettait les Français en garde face « aux sirènes populistes et démagogiques qui laissent entendre que la meilleure solution serait de sortir de l’Europe ».
Aujourd’hui Boutin a mis de l’eau dans son vin de messe. Beaucoup d’eau. La « bombe atomique » initialement prévue n’aura été qu’« un instrument de dissuasion dont on espère n’avoir jamais besoin de se servir ». Aujourd’hui, le pétard mouillé ne raisonne plus tout à fait sur le même son de cloche.