Metz fait sa rentrée dans une ville où les travaux publics se multiplient. Sur le site de la mairie, une carte interactive est disponible pour suivre les avancées prévues des chantiers. Pour le mois de septembre elle est en effet constellée d’orange et de rouge, symboles de projets plus ou moins conséquents. En filigrane, il est question pour les habitants de préserver leur végétation.
Beaucoup, trop de travaux ?
Voirie, entretien, câblage, dévoiement réseaux… Les ouvriers s’affairent dans la ville. Le service communication de la société SOMECA, qui gère quelques chantiers intramuros, explique que ces travaux sont discutés en amont avec la mairie. GrDF ou Enedis font ainsi appel à SOMECA pour réaliser des travaux de gaz et d’électricité. Dans ces cas, il s’agit de particuliers, mais la ville collabore aussi (sur 3 ou 4 ans selon les contrats engagés) avec des sociétés privées pour des chantiers qui touchent à la sphère publique. Sur la carte ci-dessous, de nombreux points apparaissent néanmoins alors qu’il ne s’agit que d’un échafaudage pour un entretien ponctuel ou une simple barrière, ce qui fausse le panorama des travaux publics.
Durant les cinq prochaines semaines, la société Batigère rénove un bâtiment locatif et va raser des buissons et un arbre. Un recours a été fait par une résidente, avant de se tourner vers l’association Lorraine Nature Environnement. Cette dernière fournit un appui juridique pour faire valoir la préservation de la végétation messine. Elle n’a toutefois pas de rôle consultatif, la mairie étant la seule souveraine de ses diagnostics et études d’impacts avant début des travaux.
L’épineuse question des travaux en espaces verts
Interrogée , la LNE rappelle que des arbres ont déjà été abattus lors de la mise en place du METTIS. La société SOMECA indique de manière évasive « remettre en lieu et place » les espaces verts détériorés. Le Service d’entretien de l’espace public, dirigé par Jean-Pascal Dire, admet que la question des arbres enlevés a été résolue au mieux, mais ne nie pas l’impact des travaux sur la végétation urbaine. Il donne également l’anecdote d’un militant qui s’est réfugié en haut d’un arbre pour protester le projet en 2017. En plus des directives écologiques, des contraintes existent pour aménager le paysage urbain. D’abord budgétaires, puisque M.Dire affirme ne jamais avoir les fonds suffisants et donc, les rénovations tardent parfois à arriver. Ensuite le respect de la zone « espace sauvegardé », en centre ville, mais qui n’intègre pas les espaces verts. Malgré les contraintes apparemment respectées, le responsable trouve qu’«évidemment, les riverains gueulent ».
A la tête des travaux publics, le service de 120 personnes s’assure toutefois du bon déroulé des projets sur l’ensemble de la métropole. Selon eux, environ une dizaine de chantiers importants de rénovation ont lieu chaque année. En ce moment, aucun n’a d’impact sur la circulation ou l’environnement de la ville. Des règlementations sont tenues d’être respectées, comme l’interdiction d’abattage des arbres entre février et octobre, période de nidification.
La LNE, membre du groupe Sentinelle de la Nature, regrette que dans la majorité des cas, c’est l’éthique et le bon sens face à la volonté des entreprises. Le collectif ajoute que la ville de Metz, bien que des choses soient à redire sur sa politique environnementale, est plutôt axée sur la mise en valeurs des pacs et espaces verts.