Le film controversé de Nadia el Fani était diffusé jeudi dernier au Caméo Ariel de Metz. Le thème du film, qui a valu des menaces de mort à sa réalisatrice, a suscité le débat dans la salle de cinéma…
«Laïcité Inch’Allah» n’était pas son titre original. Il aurait dû s’appeler «Ni Allah, ni maître» mais aurait été « trop provocateur ». Le film de Nadia el Fani a été diffusé dans le cadre du Festival du Film Arabe de Fameck. Un festival particulier cette année car il s’est déroulé sur fond de révolte arabe. Ce qu’elle filme: une suite d’entretiens, au cœur des manifestions du printemps tunisien. La cinéaste aborde «le problème de la laïcité, de la séparation des religions et de l’Etat, des droits de toutes les croyances et également de ceux qui sont sans religion».
Celle qui se revendique athée s’est installée en France il y a dix ans parce qu’elle étouffait sous le régime de Ben Ali. Dans ce documentaire, elle montre ceux qu’elle appelle les «dé-jeuneurs», les «résistants au ramadan», qui mangent pendant la journée ou boivent de l’alcool en cachette pour ne pas être lynchés par les autres. Son documentaire intervient dans un contexte particulier: celui des révolutions arabes. En Tunisie, pays d’où la révolution est née, des élections fin octobre devraient amener des réponses et fixer les nouvelles bases de la constitution.
Au Caméo Ariel, le documentaire de Nadia el Fani laisse place à un débat mené par les membres del’association Aigle de Carthage (association laïque et apolitique pour les Tunisiens de Metz).
En dénonçant «l’hypocrisie sociale » qui règne en Tunisie, Nadia el Fani souhaite que son pays devienne laïc. Dans la petite salle du Caméo, les spectateurs partageaient-ils son avis ?