Poursuivie pour « homicides volontaires sur mineures de moins de 15 ans », Audrey Chabot vient de connaître la peine requise à son encontre. Ce sera 23 ans de réclusion, assortis d’une période de sûreté des deux tiers.
Une peine de 23 ans de réclusion vient d’être requise à l’encontre d’Audrey Chabot. Cette mère d’un adolescent a noyé et congelé deux nouveaux nés. L’un en 2011 et l’autre en 2012. Le premier découvert par son petit ami en 2013 et l’autre retrouvé quelques heures plus tard par les gendarmes. Cette femme de 34 ans est jugée en état de récidive. En effet, elle a déjà commis un infanticide en 2002 et passé 8 ans derrière les barreaux.
Un dysfonctionnement de l’institution
Trois infanticides pour une seule femme, c’est beaucoup et c’est surtout rare. Pourquoi Audrey Chabot a-t-elle recommencé quelques mois après sa sortie de prison ? Elle a expliqué se sentir « bien » pendant ses grossesses, aimer « le sentiment de porter un enfant ». Cependant, une partie d’elle niait la situation et pensait qu’elle n’avait pas « le droit d’être mère ».
Les expertises psychologiques et psychiatriques n’ont pas révélé de maladie mentale chez l’accusée mais une altération du discernement. « Il s’agit d’une personnalité complexe avec des failles sérieuses », a souligné l’avocat général Denis Mondon. Ce dernier a également mis en avant un dysfonctionnement de l’institution. Personne n’a vérifié si la jeune femme respectait bien le suivi psychologique exigé par la justice dans le cadre de sa libération conditionnelle.
L’avocat général a par ailleurs demandé dix ans d’interdiction des droits civiques, civils et de famille, ainsi qu’une interdiction pure et simple de travailler avec des mineurs, une injonction de soins et 30 ans de suivi socio-judiciaire.
Crédits dessin : Christophe Busti