Alors que le taux d’abstention ne cesse de grimper à chaque élection, certains voient dans la reconnaissance du vote blanc une solution possible à ce fléau pour la démocratie.

468547792_6cba0fcd02

La reconnaissance du vote blanc pourrait ramener les citoyens vers les urnes.

Le projet de reconnaître le vote blanc existe depuis une vingtaine d’années en France. Depuis 1988, douze propositions de lois ont été soumises mais aucune n’a abouti. En 2002, François Bayrou inscrit pour la première fois cette réforme du système électoral dans son programme pour l’élection présidentielle. S’il est élu cette année, le candidat centriste promet de soumettre la question à referendum en juin 2012, lors du premier tour des législatives. « Nous pensons que ce serait une avancée démocratique qui engagerait un rapport direct entre politiques et citoyens. C’est un projet de moralisation de la vie politique », expose Danièle Noël, déléguée départementale du MoDem en Meurthe-et-Moselle. Selon elle, le vote blanc peut remettre en question la valeur d’une élection : « S’il avait été comptabilisé, lors de la présidentielle de 2002, ça aurait fait bouger les choses.»

Un parti, une revendication
Cette année certains veulent aller plus loin, à l’image de Stéphane Guyot qui a créé le Parti du Vote Blanc en 2010. Son but : réunir un maximum de signatures afin de mettre la question de la reconnaissance du vote blanc au centre du débat. « Le problème actuellement, c’est que le vote blanc est assimilé au vote nul. Il suffirait de modifier quatre articles du Code électoral pour lui donner un réel pouvoir. Si on arrivait à le faire, le vote blanc serrait une arme de contestation politique pour les citoyens. », explique-t-il. Aucun parti en lice ne se prononce contre cette réforme, pourtant, le principal opposant à ce projet serait l’ensemble du personnel politique, lui-même : « Ce n’est pas dans l’intérêt des députés de présenter un texte de loi, c’est une épée de Damoclès. Une telle redéfinition du système électoral les placerait sur un siège éjectable. », affirme Stéphane Guyot.

Selon les partisans de la modification du code électoral, cette nouvelle situation permettrait de ramener les Français vers les urnes. Les habitués de l’abstention civique pourraient ainsi exprimer leur voix et faire entendre leur désapprobation envers les candidats sans qu’il leur soit reproché de se désintéresser de la politique.

Bien que le parti du vote blanc n’ait obtenu que 83 parrainages cette année, la question est depuis peu prise au sérieux. Le député du Bas-Rhin, Jean-Philippe Maurer, dirige depuis juillet 2011 un groupe d’études sur l’abstention et le vote blanc de l’Assemblée Nationale. Il a pour but de dresser un diagnostic des raisons qui incitent les Français à ne pas aller voter ou à voter blanc.

encadre3333